Concours d’écriture : la reprise !

Comme d’habitude, nous avions 5 images (facultatives), un thème (le saut) et 10 mots à insérer obligatoirement : Tromperie, Ridicule, Excitation, Anxiété, Pourquoi, Bancal, Tenace, Ange, Endorphine, Mort.

Je n’ai pas retenu les images. Voici mon texte (je n’étais pas du tout inspirée… C’est vraiment histoire de dire que j’ai participé). Vous y retrouverez, pour certains, des personnages que vous connaissez ! En revanche, vous ne trouverez pas ce texte dans mon livre vil-coucou4 .

Gottfried usait depuis quelque temps d’un stratagème un peu bancal pour rendre visite à sa douce Helda. Il profitait que sa mère, Frénégonde, Dame Apothicaire, soit occupée avec des clientes pour lui annoncer avec la rapidité frisant la vitesse de la lumière qu’il allait au jardinet cueillir des Simples pour les différentes potions. En son for intérieur, il se disait bien que c’était ridicule, que c’était tromperie vis-à-vis de sa génitrice adorée, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’agir ainsi. Pourquoi ? Pourquoi ne pas le dire à celle qui le couvait comme poussin dans poulailler ? Il ne le savait pas lui-même. Voir ainsi sa belle en se cachant lui occasionnait de l’anxiété (si Frénégonde venait à le savoir… il l’entendait d’ici hululer !) et de l’excitation. Son taux d’endorphine était à son paroxysme dès qu’il voyait son ange près de la murette, entre les calendulas et les pivoines. Oh, ils ne faisaient rien de mal ! L’entrevue furtive se limitait à quelques paroles échangées, main dans la main, un sourire illuminant leurs visages.

 

Ce jour-là, pourtant, Helda prit un ton plus sérieux qu’à l’accoutumée :

– Gott, quand donc te décideras-tu à lui en parler ? 

J’attends le bon moment, ma douce. Je ne veux pas la brusquer. Tu sais bien que depuis la mort de Père, elle n’a que moi dans sa vie.

– Mais je suis sûre qu’elle comprendrait. Tu es en âge à présent de fonder ta famille. Tu es apothicaire, tu gagnes ta pitance. Plus rien ne t’empêche donc de sauter le pas.

-Tu la connais aussi bien que moi et j’ai peur de sa réaction. Imagine un peu qu’elle refuse ! Toute ma vie s’écroulerait.

– Gott, tu dis n’importe quoi ! Ta mère t’aime plus que tout au monde. Comment veux-tu qu’elle te rende malheureux ? Oui, je sais bien qu’elle peut paraître bourrue au premier abord avec son caractère tenace. Mais elle a le cœur sur la main. 

– Tu as raison, ma mie, comme d’habitude. Je vais essayer de lui parler dès ce soir.

– N’attends pas trop, Gott, on ne sait jamais ce qu’il pourrait arriver…

– Je te le promets.

Gottfried rejoignit l’échoppe. Toutes ses pensées étaient prises par cette annonce qu’il ne se décidait pas à faire. Il aimait Helda par-dessus tout, mais était timide dès qu’il était question de sentiments. En parler à sa mère, aller ensuite demander sa main à Hortensia… Tout ceci mettait sa pudeur à nu. Il lui fallait pourtant faire le grand saut ! 

– Alors, mon fils, ces Simples, elles arrivent ?

Frénégonde le scrutait, un sourire jusqu’aux oreilles ! Penaud, il regardait ses chausses, ne sachant que dire… Les Simples… Il les avait tout bêtement oubliées ! La Dame apothicaire éclata de rire devant l’air benêt de son rejeton.

– La prochaine fois, cueille-les avant !

Lui faisant un clin d’œil, elle le laissa ainsi, dépité, et alla servir une cliente…

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Asphodèle dit :

    Hi que je suis contente de retrouver Frénégonde dans un « inédit » ! Ça aurait pu être une option pour Gottfried mais sa furie de mère ne lui en pas laissé le temps !!! 😆 Hâte de les retrouver, c’est chouette ces apartés ! 😉

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    1. LydiaB dit :

      Je suis contente que ça te plaise. Je n’étais pas inspirée alors autant écrire en mettant en scène mes petits protégés ! 😉

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