Hildegarde de Bingen – Régine Pernoud

Régine Pernoud [XXe s / France ; Essais] 51nfy710

Fiche écrite le 16/04/2012

Quatrième de couverture :

Étonnante, moderne, Hildegarde de Bingen n’est pas seulement la plus grande mystique du Moyen Age. Elle est aussi musicienne, auteur de soixante-dix-sept symphonies, et surtout écrivain. Son œuvre nous parle de la place de l’homme dans le cosmos, de respect de l’environnement, de diététique, de guérison, du rôle de la femme: toute une sagesse médiévale à redécouvrir.
  Née en 1098 en Allemagne, elle reste inconnue jusqu’à l’âge de quarante ans, cloîtrée dans son couvent des bords du Rhin. Puis elle transcrit les admirables visions qui l’habitent depuis l’enfance. Très vite, le livre soulève passions et controverses dans l’Europe entière, avant d’obtenir l’approbation du souverain pontife, des évêques et de Bernard de Clairvaux.
  Dès lors, pour Hildegarde, se profile un destin extraordinaire. Ses prêches résonnent dans les cathédrales de Trèves, Cologne, Mayence. Par milliers, les gens la sollicitent, les plus hautes autorités la consultent, du comte de Flandre à l’empereur Frédéric Barberousse. C’est l’époque où les papes eux-mêmes savent demander conseil une simple moniale.
  Surtout, elle ne cesse d’écrire. Ses trois grands livres de visions, dont le célèbre Scivias, décrivent un univers infini, en expansion perpétuelle, proche de celui des astrophysiciens actuels. Ses deux traités de médecine douce – les seuls composés en Occident au XII* siècle – font aujourd’hui encore autorité. Ainsi, loin des œillères de la logique et du rationalisme, loin de toute conception mécaniste, Hildegarde de Bingen incarne merveilleusement cet autre savoir, intuitif, écologique, visionnaire.

Mon avis : 

Ce livre dormait dans ma bibliothèque depuis quelques années. A force de les entasser sur les étagères, j’avoue que je prends généralement mes lectures sur le haut de la pile, ce qui est un tort, j’en conviens aisément. 

Écrit par Régine Pernoud, cet essai permet d’en savoir plus sur cette femme du XIIe siècle qui cumula de nombreuses fonctions et qui fascine toujours autant. A la fois moniale, musicienne, écrivain, elle s’occupa de moultes choses qui paraissent primordiales à l’heure actuelle : environnement, diététique et, ce qui m’intéresse le plus, la médecine. Avec philosophie et sagesse, Hildegarde délivra des textes impressionnants par ses prises de position, ce qui ne lui valut pas que des amis. Ceci dit, sa place, sa fonction et son entourage (elle conseillait même le Pape) firent qu’elle se sortit toujours – ou presque – des mauvais pas. Comment cette femme si fragile physiquement, souvent atteinte par la maladie, réussit-elle être aussi forte moralement ? Comment ses visions furent-elles perçues par les hautes instances ? Voici tout ce que nous délivre ce livre.

On a souvent décrié Régine Pernoud. Pourtant, celle-ci décrit le moyen âge de façon simple, claire, de manière à intéresser tous les publics. Elle s’est attachée à mettre en avant les femmes, leur rendant toute leur place dans l’Histoire. Dans cet ouvrage riche en détails, le lecteur pourra découvrir une femme qui a marqué l’époque médiévale et qui a apporté un tournant dans la philosophie et le mysticisme. On lit cet essai comme un roman. Vous pouvez donc voir à quel point la fluidité du style rend la lecture agréable. 

Ce fut une très belle découverte pour moi et je ne peux que vous conseiller ce livre si vous vous intéressez aux grandes figures de l’Histoire.

Extrait :

  C’est dans ce monde en plein essor que se situe, à une date difficile à mieux préciser, la naissance d’une petite fille dans une famille appartenant à la noblesse locale du Palatinat. ses parents, Hildebert et Mathilde (Mechtilde en allemand) sont probablement originaires de Bermersheim, dans le comté de Spanheim. Elle est la dixième enfant du ménage, et reçoit au baptême le prénom d’Hildegarde. Naissance sans éclat, dans une famille dont la noblesse ne s’est pas traduite par de grandes actions ; naissance pourtant qui se révélera singulièrement accordée à l’époque riche, effervescente qu’est ce tournant du siècle. L’année suivante, le 15 juillet 1099, les croisés s’empareront de Jérusalem.
  Une petite fille comme les autres. Pas tout à fait cependant, car dès sa petite enfance elle étonne parfois son entourage. Une anecdote racontée tardivement (dans les actes de son procès de canonisation) la montre s’écriant devant sa nourrice :  » Vois donc le joli petit veau qui est dans cette vache. Il est blanc avec des taches au front, aux pieds et au dos. » Lorsque le veau naît quelques temps plus tard, on constate qu’il est exactement conforme à cette description. Hildegarde avait alors cinq ans.

8 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Eve-Yeshé dit :

    je note évidemment… Cet esprit éclairé dans le bon sens du terme a tout pour me plaire.
    Je garde un excellent souvenir de la biographie de « Alienor d’Aquitaine » de Régine Pernoud
    Les livres qui s’empilent je connais hélas trop bien! j’achète plus vite que je lis 🙂
    tu as choisi la nouvelle présentation de WordPress avec les « blocs »?
    j’ai renoncé je trouvais cela compliqué, mais peut-être à revoir…

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    1. LydiaB dit :

      J’aime beaucoup Régine Pernoud. Je trouve dommage qu’elle ait longtemps été décriée par ses pairs sous prétexte qu’elle vulgarisait les choses.
      Oui, ça fait un petit moment que j’ai choisi la nouvelle présentation. Je mets de la couleur sur les anciennes fiches, ça permet aussi de les reconnaître plus facilement. J’ai beau mettre la date, certains ne la regardent pas.

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      1. Eve-Yeshé dit :

        vu le résultat je vais retenter l’expérience 🙂
        les  » spécialistes » ne se font pas de cadeaux, mais dans la mesure où elle donne envie de lire et de connaître davantage, c’est bien,
        après on approfondit si on veut 🙂

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  2. zazy dit :

    Je pense qu’elle fut décriée surtout pour son livre sur le bébé, un peu ringard par certains côtés. Question historienne, j’aime ses livres bien que j’en n’ai plus lu depuis longtemps. C’est vrai, elle s’attache à rendre la lecture simple et non simpliste.

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    1. LydiaB dit :

      Ses pairs lui reprochaient la vulgarisation justement. C’est toujours la grande bataille entre les Historiens et les autres (elle a commencé avec une licence de lettres). Régine Pernoud n’a pas écrit de livre sur le bébé, c’est Laurence Pernoud, sa belle-soeur qui en est l’auteur.

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  3. belette2911 dit :

    Pas pour moi mais bon, je me coucherai moins bête après t’avoir lue ! 🙂

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    1. LydiaB dit :

      C’est toujours ça ! 🙂

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