Là-haut le Paradis – Bernard Nuss

Bernard Nuss [XXe-XXIe s] Arton102-8eb90

Quatrième de couverture :

Ce groupe d’amis devait passer quelques jours de rêve dans ce chalet loin de tout. Mais deux forcenés en ont décidé autrement. Un Paradis qui tourne au huis-clos sanglant.
Et bientôt, les tensions apparaissent, les secrets ressortent, la violence monte, les caractères se révèlent dans ce qu’ils ont de plus sordide. Hommes, femmes, enfants, tous les habitants du chalet sont emportés dans une spirale de veulerie et de cruauté. Jusqu’où ira leur descente aux enfers ? Même l’auteur, personnage ridicule et aussi lâche que les autres, et qui croyait tirer les ficelles, se retrouve trahi par les acteurs de son histoire. Jusqu’au dénouement, aussi surprenant que jubilatoire.

Mon avis :

Un véritable tour de force… voilà les premiers mots qui me viennent en tête après avoir fermé ce roman. Je n’étais guère optimiste à la lecture des premières pages. Je m’explique : je ne suis pas une fervente admiratrice des histoires imbriquées qui me rappellent le système du Nouveau Roman – que j’évite le plus possible. Et là, horreur ! Je découvre que non seulement on a affaire à l’histoire des personnages et à celle de l’Auteur, mais qu’en plus Bernard Nuss a poussé le vice jusqu’à supprimer toute forme de ponctuation lorsqu’on rentre dans la pensée du narrateur. Je me voyais déjà abandonner ce livre au bout d’une vingtaine de pages.

Et pourtant… j’y ai mis le nez et n’en suis pas sortie. Certes, il y a bien quelques longueurs et des passages sanglants à en faire pâlir un réalisateur de films d’horreur. Mais l’histoire, ou plutôt les histoires, sont bien menées. A tel point, que le suspens a pris le dessus sur toutes les appréhensions que j’avais. Le style est simple, clair et, au final, on suit les histoires assez facilement. Quant à la chute – car cela ressemble bien à une chute – , elle est digne des meilleures nouvelles… et vous savez à quel point j’aime les nouvelles.

Ce livre entre dans le challenge de Sharon :

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Un dimanche en cuisine…

Je vous propose aujourd’hui quelque chose qui embellit de suite un dessert : la chantilly

Les ingrédients : 

25cl de crème fraîche liquide entière (ne prenez pas de la crème allégée, ça ne fonctionnera pas), 1 sachet de sucre vanillé, 30 g de sucre glace.

La recette : 

Il y a une astuce avant de commencer à monter votre crème : tout mettre au congélateur pendant une bonne dizaine de minutes : le saladier, le fouet et la crème. Si vous avez un batteur électrique, c’est mieux. Si ce n’est pas le cas, préparez-vous à vous muscler !

Une fois que tout est bien refroidi, mettez des glaçons dans un récipient avec de l’eau froide et mettez-y votre saladier dedans. Ainsi, il restera toujours à la bonne température. Versez la crème dans le saladier et fouettez jusqu’à ce que la crème mousse. Mélangez à part le sucre glace avec le sucre vanillé et versez le tout dans la crème. Et allez hop, on fouette, on fouette, on fouette… Il faut bien une bonne dizaine de minutes pour que votre crème se transforme comme par magie en chantilly. Lorsque vous avez « un bec d’oiseau » sur votre fouet, c’est que votre crème est bien prise. Il suffit ensuite de la mettre dans une poche à douille et de décorer votre dessert.

Et voilà ! Bon appétit ! 

Allez voir, non pas chez Syl qui est en congé mais chez Isa, ce que nous aura mitonné la brigade…

Les Plumes chez Émilie : chocolat

Voici la liste des mots à insérer : MIEL PERLE BREBIS CREME SEIN VELOUTE TRAIRE CHOCOLAT POULE BERLINGOT INTOLERANCE INCORPORER INSTINCT

La poule et la brebis

Kiki la poule sur la murette affaissée, tenait dans son bec une tablette de chocolat.
Dame brebis, par l’odeur alléchée, fit abstraction de son instinct et s’approcha.
Elle lui tint à peu près ce langage : « bonjour Kiki la poule. Tu tiens là dans ton bec
Une bien dangereuse chose. Ne sais-tu pas d’instinct que les gens de ton espèce
Sont intolérants au sucre, à la crème et au miel ? »
La volaille soupçonneuse prit un ton velouté afin de répondre à l’animal curieux :
« Merci mon amie, vous êtes une perle ! Mais dites-moi, ne vous ai-je pas vu l’autre
Matin avec un berlingot de lait sucré entre les dents ? Ne cacheriez-vous pas en votre sein un désir
Malsain ? »
Kiki tenait entre ses pattes l’objet de désir tant convoité. Dame Brebis s’imaginait, bavant,
Le lait de la vache que l’on venait de traire dans lequel on avait incorporé le chocolat sucré.
« Votre imagination vous joue des tours très chère ! Je ne tenais qu’à votre santé ! Mais puisque vous ne voulez pas m’écouter, faites-en à votre guise et ne venez pas vous plaindre par la suite. »
Penaude, la biquette bouclée s’éloigna. Kiki se mit à pousser un cot-cot de joie. Elle prit la tablette dans son bec, essaya de la croquer et s’étouffa.
Convoitise et gourmandise sont de vilains défauts.

Pardon à La Fontaine pour être entrée ainsi dans son monde en copiant quelque peu ses fables et ses animaux. 😁

Juste un coin de ciel bleu – Gilbert Bordes

Gilbert Bordes [XXe / XXIe s] Image

La petite Clotilde, 11 ans, se retrouve à être élevée par sa grand-mère. Non pas qu’elle ait perdu sa mère… encore que… Mais disons que sa génitrice préfère passer du bon temps avec son nouveau compagnon. Seulement voilà, Marguerite est loin du cliché de la grand-mère gâteau qui passe son temps à faire des confitures ! Elle serait plus dans le même cas de figure que Tatie Danielle, si vous voyez ce que je veux dire… Passons sur le grand-père, Gaston, il est quasi-inexistant. Il faut dire qu’on a bien compris qui portait la culotte dans le couple ! Comment en vouloir, dès lors, à cette gamine qui se met à faire les 400 coups, qui parle à un ami imaginaire… et qui est toujours fourré chez le voisin ? Ce dernier, répondant au prénom d’Aurélien, est aveugle. Son frère veut absolument le mettre dehors pour toucher sa part de la maison familiale. Deux oiseaux tombés du nid, voilà ce que sont Aurélien et Clotilde. Aussi, lorsque l’aveugle veut partir à Lourdes (avec un autre gars paumé, alcoolique de surcroît) – projet insensé – afin de retrouver la vue, on ne s’étonnera pas que l’enfant veuille le suivre…

Très agréable à lire, ce roman nous entraîne dans une sorte de « road-movie » où chacun part à la recherche du bonheur. Ce fut une petite bouffée de fraîcheur, même s’il y a des moments durs. « L’équipée sauvage » amène, certes, aux bons sentiments et à une pointe d’angélisme moralisateur mais on en a besoin parfois !

Des noeuds d’acier – Sandrine Collette

Sandrine Collette [XXe-XXIe s] Image

Lorsque Théo sort de son univers carcéral, il n’aspire qu’à une chose : se venger de son frère. Après s’être rendu dans l’hôpital où il se trouve et lui avoir fait une belle frayeur, il doit aller se carapater quelque part, se faire tout petit, se faire oublier. Il doit se retrouver dans la nature, loin de tout. Avant d’aller voir sa compagne, il fait une halte dans un coin reculé. Son instinct le pousse vers un petit hôtel où les patrons, âgés, sont plutôt affables. Madame Mignon semble être aux petits soins pour lui. Théo passe son temps à faire des randonnées. Un beau jour, l’hôtelière lui indique un sentier à suivre pour avoir un point de vue magnifique. Elle lui précise qu’il lui faudra aller dans une propriété privée mais qu’il n’y a aucun danger puisqu’elle appartient à sa famille. Théo s’y rend, insouciant. Effectivement, le panorama est à couper le souffle. Mais voilà qu’un homme, une espèce de vieux sauvage sale et débraillé, sort d’une maison (enfin, plus un taudis qu’une maison) avec une arme à la main. Que fait donc ce visiteur sur ses plates-bandes ?
Théo va lui expliquer qu’il vient de la part de Mme Mignon, ce qui va se finir autour d’un café. Mais au moment de partir, une douleur se fait ressentir au niveau de la tête. Lorsqu’il se réveille, il est dans le noir, dans une cave visiblement. Pourquoi ?

Je n’ai pas pu lever le nez de ce bouquin, tant il est prenant ! Noir, certes, mais addictif ! Si le thème n’est guère nouveau, la façon dont Sandrine Collette le traite est intéressante. Les personnages ont une dimension psychologique et la nature joue un rôle important dans cet espèce de huis-clos. De havre de paix, elle devient rude, noire, tout comme les personnages, oscillant de la sympathie à l’abject. Le lecteur n’est pas épargné. Il devient Théo. Il souffre avec lui, il tente le tout pour le tout avec lui…

 J’ai adoré !