Mort au couvent – Oscar de Muriel

Traduction : Vanessa Canavesi

Nous voyageons au XVIIe siècle, au Mexique. Alina, élevée par sa grand-mère, une riche propriétaire acariâtre, est envoyée au couvent par cette dernière. Une esclave indienne, Matea, l’accompagne. Le coeur gros, Alina est obligée de quitter son frère. Elle arrive dans ce couvent où elle doit se courber face à la rigide Soeur Encarnación et ses règles. Heureusement, elle fera la connaissance de Soeur Juana qui va la prendre sous son aile. Mais ce couvent recèle bien des mystères… Et que dire du billet que lui a laissé sa grand-mère ? Prophétie ou délire ? Alina pressent que son séjour ne va pas être de tout repos ! Et cela se confirme lorsqu’une des soeurs est assassinée selon des rites païens…

J’ai adoré ce roman ! Oscar de Muriel s’est inspiré de la vie de Juana Inés de la Cruz, une religieuse érudite et rebelle, féministe dans l’âme, très en avance sur son temps. Evidemment, en ayant écrit moi-même Frénégonde, dont une partie de l’action se passe au monastère où se trouve Hildegarde de Bingen, cela ne pouvait que me faire écho. J’ai hâte de pouvoir lire les autres tomes.

Merci à NetGalley ainsi qu’aux éditions Les Presses de la Cité pour cette belle découverte.

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Ce roman entre dans le challenge de Sharon, Thrillers et Polars.

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Chesa Seraina – Fanny Desarzens

Chesa Seraina, ce titre peut paraître bizarre à la première lecture. Mais lorsqu’on sait que cela veut dire « maison sereine » et que l’on voit la couverture, on comprend qu’il s’est passé quelque chose. La narratrice, Elena, y est née ainsi que sa soeur, Rose. Malheureusement, un feu de cheminée aura eu raison de l’habitation. Simple fait divers me direz-vous, bien malheureux cependant. Si la famille s’en est remise, Elena, quant à elle, n’oublie pas et se met en tête de reconstruire cette maison. Elle entretient, pendant tout ce temps, une correspondance avec son ami Jean.

Si j’ai été, au début, un peu déroutée par l’écriture de Fanny Desarzens, je dois dire que je me suis vite laissée embarquer dans cette histoire très symbolique d’une reconstruction. J’ai refermé le livre avec une boule dans la gorge et une seule déception, que cette lecture se finisse.

L’île des souvenirs – Chrystel Duchamp

Delphine, étudiante à Lyon, n’est pas aussi sage et sérieuse que pourraient le penser ses parents. Ceux-là même qui lui ont inculqué une éducation si stricte qu’elle veut s’en affranchir. C’est ainsi qu’elle devient une habituée des bars, des boîtes de nuit et qu’elle enchaîne les relations. C’est en sortant d’une discothèque que tout va s’enchaîner. Elle perçoit une présence derrière elle puis plus rien… Elle se réveille dans une pièce, enchaînée à un radiateur.

Ce roman m’a tenue en haleine de bout en bout. J’en ai encore froid dans le dos ! Je ne m’attendais pas à une telle fin ! Le scénario est bien ficelé. J’aime cette écriture et cette histoire faisant la part belle à tout ce qui tourne autour de Freud et de notre subconscient. Il n’est pas facile de mettre cela dans un thriller, en tous les cas pas aussi brillamment.

Je découvre Chrystel Duchamp et il est un fait certain : je ne vais pas m’arrêter là ! Chapeau bas !

Merci à NetGalley ainsi qu’aux éditions L’Archipel pour cette belle découverte.

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Ce roman entre dans le challenge de Sharon, Thrillers et Polars.

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Vitrines en cours – Charles Dellestable

Quatrième de couverture :

“Être détestée se mérite, être ignorée se subit.”
Dans un hôtel miteux du 11e arrondissement de Paris, un romancier populaire rencontre la plus fascinante des stars de cinéma, celle qui lui avait donné le courage de devenir écrivain, quarante ans auparavant.
Repliée dans sa chambre, celle qu’on surnomme «La fantôme» y répète le rôle d’un film dont on ne sait s’il n’a jamais été tourné. C’était la légende qui courait, jusqu’à ce qu’Édouard se mette en quête de la vérité, en devenant son biographe.

Entre confidence et confidence, l’écriture de Charles Dellestable, tout en finesse et joliment vintage, aux accents légers ou tragiques, nous fait revivre le milieu du cinéma Nouvelle Vague de la fin des années cinquante.
Un roman, tel le scénario de deux existences que tout semble opposer, et pourtant si semblables.

Mon avis :

Je tiens en premier lieu à remercier l’auteur de m’avoir fait découvrir cette petite pépite. J’ai retrouvé le même plaisir que lors de ma lecture de Paradis 05-40, ainsi que la plume inimitable de Charles Dellestable.

Deux êtres fragilisés dans leurs chambres d’hôtel respectives, deux artistes à la recherche de leur destin, deux désœuvrés en quête de l’indicible Graal… ce roman met en exergue la célébrité et ses méandres, ses fragilités. Camilla Bianca, l’actrice, paraît être une maîtresse femme, au fort caractère. L’écrivain, lui, a décidé d’en faire sa muse. Que fera le lecteur ? Il plongera avec délice dans ce scénario qui le fera voyager dans le monde de la littérature et du cinéma.

Je vous conseille vivement ce livre qui est un vrai coup de coeur pour moi !

L’Adversaire – Emmanuel Carrère

Inspiré par l’histoire vraie de Jean-Claude Romand, un homme français ayant assassiné sa femme et ses enfants en 1993, ce roman fascinant m’a accrochée pendant quelques heures.

Le livre commence en présentant Jean-Claude Romand comme un homme ordinaire, ayant fait des études de médecine, vivant une vie tranquille avec sa famille et travaillant au Conseil de L’OMS. Cependant, le lecteur commence à découvrir peu à peu que Jean-Claude mène une double vie et que son existence n’est pas aussi parfaite qu’il veut le faire croire. Au fur et à mesure que le livre avance, les mensonges se multiplient, l’intrigue se complexifiant jusqu’à l’arrivée de la découverte terrifiante que Jean-Claude peut être le responsable de la mort de sa famille.

L’auteur décrit les incroyables choix qui ont mené le faux médecin à un acte effroyable. Ce récit fournit au lecteur un aperçu fascinant des conséquences des choix que font les gens et met en relief leur côté sombre.

Si vous ne l’avez pas lu, n’hésitez pas ! On a beau connaître l’histoire, l’écriture d’Emmanuel Carrère invite à la lecture.