Origines – Kirsteen Duval

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Quatrième de couverture : 

Andrew et Kate viennent de se marier. Ils sont jeunes, riches, l’avenir leur sourit.

Pour leur lune de miel ils décident de se rendre en Amazonie, d’où Andrew est originaire.

Ce qui devait être un voyage d’agrément, un retour aux sources pour Andrew, va se transformer en une expérience bouleversante dont ils ressortiront métamorphosés …

Inspiré d’une légende brésilienne, celle du boto, le dauphin rose d’Amazonie, Origines vous emmènera au cœur de la jungle brésilienne et vous fera découvrir les odeurs et saveurs de ce merveilleux pays qu’est le Brésil, ainsi que les menaces qui pèsent sur le poumon de notre planète.


Mon avis : 

J’ai vraiment apprécié ce roman qui nous embarque de bout en bout dans l’histoire. Le thème est original, l’écriture est belle, la plume alerte. Et grâce aux protagonistes mais aussi à Kirsteen Duval qui s’est bien documentée (et cela se sent), j’ai également pu voyager et découvrir une région et des populations. Le message passé est important et nous concerne tous.

Pour un premier roman, c’est vraiment une réussite ! Kirsteen Duval sait ménager le suspense et sait également atteindre la corde sensible. Comment ne pas vibrer avec Andrew et Kate ? Comment ne pas être sensibles à la magie de l’Amazonie ? Alors n’hésitez pas et découvrez ce livre !



Extrait : 

— Nous sous-estimons toujours les dangers qui nous guettent en pleine jungle, déclara Henry. Les bungalows ont beau être équipés du WI-FI, la jungle nous entoure et le danger est bel et bien réel. Les animaux restent sauvages et c’est sans compter sur cette atmosphère mystérieuse qui a tendance à nous déboussoler.

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Les romans de Jean-François Zimmermann

L’Apothicaire de la rue de Grenelle

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Résumé :

Nous sommes à Paris, au XVIIème siècle, quelques années avant la révocation de l’Édit de Nantes.

Alexandre Lasalle, médecin et apothicaire, est sans illusion sur l’efficacité de la médecine enseignée par la Faculté : « le bon remède est celui qui ne cause aucun tort au malade », dit-il. Son humanisme l’amènera à pratiquer l’alchimie – cet art qui commerce avec le diable – pour découvrir l’or potable, le remède universel.

Il entraînera ses proches dans cette quête illusoire. Son appartenance à la Religion Réformée bouleversera sa vie. Il sera mêlé à des intrigues menaçant la sécurité du royaume et connaîtra les geôles de la Bastille. Martin, son fils, bouillant et intrépide duelliste, sera injustement condamné aux galères, où il fera l’apprentissage de la violence. Il ne survivra que pour satisfaire à son appétit de vengeance.

Sur le canevas de ce Paris cruel et inquiétant, aux rues grouillantes où se croisent misère et opulence, et que l’auteur fait revivre d’une plume colorée, se tisse le destin de cette attachante famille, marqué par l’amour et la haine.

Mon avis :

Alexandre Lasalle est un médecin-apothicaire peu conventionnel : il est à la recherche de l’or potable et, qui plus est, il est protestant. Autant de points négatifs dans ce siècle où les huguenots ne sont pas les bienvenus. Avec Gabrielle, sa femme, il aura deux fils : Martin, l’aîné et Paul, le petit dernier, qui souffrira toujours de ne pas être aimé comme son aîné. Inconsciemment ou non, Alexandre l’accuse d’être celui qui a provoqué la mort de sa Gabrielle chérie. Ceci dit, Alexandre avait beau aimer sa femme, il lui avait été tout de même infidèle avec la marquise Anne de La Peyrrière, belle en diable. Gabrielle l’avait deviné et, à la naissance de son dernier fils, s’était laissée mourir. Le médecin va donc élever seul ses deux enfants, avec l’aide de Jeanne, la nourrice du petit Paul. Celle-ci deviendra très vite sa femme, ce qui ne fut pas bien vu de tout le monde. Mais Alexandre se moque éperdument de tout ce que peuvent dire les gens. Il n’a qu’une passion, qu’un idéal : l’alchimie. Il est soutenu d’ailleurs par Martin.

Ce dernier, en grandissant, se montre prompt au combat, ce qui lui vaudra des déboires. Sur le plan amoureux, il a jeté son dévolu sur Élizabeth, fille d’Anne de La Peyrrière. L’attirance est réciproque. Anne se sent dès lors obligé d’avouer à Alexandre qu’il en est le père. Pour éloigner les amoureux sans rien leur dire, on envoie Martin étudier la médecine à Montpellier. La lutte contre les protestants, en ce XVIIe siècle, se fait de plus en plus violente. Martin aura le malheur de croiser le fer avec un des amants d’Anne de La Peyrrière, Blaise. Pour se venger, ce dernier attend d’avoir la charge de la lieutenance du roi à la Bastille pour envoyer Martin aux galères. Il ne veut pas abjurer ce qui ne lui rendra pas la vie facile. A Paris, la maison de son père est incendiée, seul le petit Paul s’en est sorti. Tout le travail d’Alexandre est parti en fumée et une cassette contenant trois mille écus et les secrets de la Pierre philosophale a été volée… Je ne vais pas plus loin pour ne pas tout dévoiler.

Voici un livre qui est intéressant à plus d’un titre. Pour l’histoire tout d’abord qui permet de nous replonger dans ce XVIIe siècle tourmenté par les religions et dans ce que j’appelle « les coulisses de ce siècle » avec le monde très secret des alchimistes (qui perpétuent cette discipline), les mœurs, les courtisans, le libertinage, les galériens etc… On apprend énormément de choses et je salue le travail de l’auteur qui s’est documenté et a su mettre en scène de façon très naturelle l’Histoire avec un grand H.

Ce qui est également intéressant, c’est la structure du récit : divisé en 21 chapitres, ce roman contient trois parties : La première est consacrée à Alexandre, la deuxième à Martin et, la troisième, à un retournement de situation. Et cette troisième partie est extraordinaire. Je m’explique : les parties ne sont pas homogènes, ce qui fait que la deuxième va jusqu’au chapitre 20. Il ne reste plus que 56 pages. Le lecteur se dit alors qu’Alexandre est mort et que le pauvre Martin finira sa vie en tant que galérien. Et là, au moment où il ne s’y attend pas, un événement va tout remettre en cause. C’est fort, très fort !

Quant aux personnages, personnages réels et personnages de fiction se côtoient sans pour autant que cela gêne le déroulement du récit. Si Alexandre ou Martin n’ont jamais existé (à moins que je ne me trompe), Irénée Philalèthe, Marin Marais, Nicolas de La Reynie, Louvois, Nazelle ou encore Abraham Duquesne, pour ne citer qu’eux, ont bien inscrit leur empreinte dans l’Histoire.

Enfin, le style est vif, alerte. Jean-François Zimmermann a voulu employer autant que faire se peut des formulations de l’époque, ce qui est tout à son honneur. Mais que cela n’effraie pas les futurs lecteurs. Avec talent, l’auteur fait en sorte que la langue soit à la portée de tous.

Je conseille vraiment ce livre, d’autant plus si vous vous intéressez à l’Histoire.

Extrait :

Tandis que, rue de la verrerie, le vin coule à flots, à Meaux, il en est tout autrement.

– Madame la Marquise, Monsieur le Marquis vous mande. Blaise de La Peyrrière est assis près de la fenêtre qui donne dans le parc. Un pansement lui entoure la tête et un emplâtre est fixé sur sa joue. Ses mains étreignent nerveusement les bras du fauteuil.

– Que t’est-il arrivé ? As-tu fait une chute de cheval ? Souffres-tu ?

– Je crois être au paradis ! J’ai été victime d’une traîtresse agression dont l’auteur n’est autre que le soupirant de ta fille, ce rodomont hérétique, accroché aux bottes du sieur de Nazelle que je tiens pour responsable, par ses ignominieuses accusations, de la fin dramatique du chevalier de Rohan, le fils de celle-là même qui t’a caressée de son amitié.

– Martin t’aurait attaqué ?

– Martin Lasalle, issu de cette famille de parpaillots, fils de ce douteux médecin, alchimiste aux odeurs de fagots, plus proche des forges de Satan que des plumes de l’archange Gabriel. Martin, frère de Paul, ce bout de cul, ce courtaud de boutique qui passe son temps à écouter s’il pleut.

– Tu as l’intention de passer en revue toute la famille Lasalle ?

– Je les hais. Je hais tous ces prétendus Réformés, impertinents, forts de leur rhétorique, et qui ne pensent qu’à se coudre d’or. Ils écorcheraient un pou pour en avoir la peau. J’attends avec impatience que Louvois ait les mains libres, quitte à ce qu’il se débarrasse de Colbert, leur apologiste, pour éradiquer cette vermine. Protestants et Juifs, pour moi, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

– Certains dissipent les biens dont ils ont hérité, tandis que d’autres, qui n’ont pas eu la fortune d’être bien nés, se doivent pour subsister de travailler, mot dont nous ignorons, toi et moi, la signification. Il m’est insupportable d’ouïr tes imprécations. Je respecte la famille Lasalle et je ne crois pas Martin capable d’une telle vilenie.

– Oserais-tu douter de mes propos ?

– Oh que oui ! Tes mensonges, dont je fais peu de cas, me sont coutumiers !

– Mais tes plumes ne sont point blanches non plus, ma colombe ! Ton comportement à la Cour n’est pas exempt de tout reproche. Tes promenades à Boulogne en compagnie d’Alexandre Lasalle ne sont pas aussi innocentes qu’elles le paraissent !


De silence et d’ombre

Quatrième de couverture :

Sur les chemins aventureux du Moyen âge, nous partageons le quotidien d’hommes et femmes beaucoup plus proches de nous qu’il n’y paraît, et découvrons la vie silencieuse des monastères et les champs de bataille de la première croisade. Thibaud est moine copiste, et des circonstances exceptionnelles ont permis à ce clerc issu d’un milieu modeste d’accéder au savoir. Quand il rencontre Pierre l’Ermite, prédicateur ardent et fanatique de la première croisade, les indulgences promises par Urbain II l’incitent à le suivre dans cette aventure à la fois spirituelle et picaresque. Son premier amour, élevé au rang d’icône dans sa mémoire, accompagne chacun de ses actes. Sa quête du savoir passe par le rachat de ses fautes, et il va connaître l’épouvantable fracas des batailles, et rencontrer ses contemporains, chrétiens et musulmans, bienveillants ou impitoyables.

Mon avis :

J’ai retardé le plus possible l’instant fatidique où je devrai refermer définitivement ce livre. J’avais déjà apprécié L’Apothicaire de la rue de Grenelle mais comment ne pas craquer devant ce petit moine évoluant dans ma période de prédilection ? On apprend énormément de choses car l’auteur s’est extrêmement bien documenté sur le sujet et les détails foisonnent. L’écriture est très fluide d’ailleurs avec quelque chose que j’apprécie beaucoup : le texte est saupoudré de vocabulaire ou expressions médiévales sans pour autant en être alourdi. De ce fait, cela rend la lecture très agréable et nous permet de nous transporter aisément dans ce passé lointain.

Le parcours de ce jeune moine s’apparente à un chemin initiatique. Thibault n’est pas épargné par les aléas de la vie. Son parcours est engendré par une mort, celle de son ami Jean, un guérisseur un brin sorcier, bref un être à part qui lui avait tout appris. Il fut tué par les mains du propre père de Thibault, Martin. A partir de là, le jeune homme décide de prendre sa vie en main. Il part afin de fuir ses parents, « fuir l’impardonnable » comme il le dit lui-même et va devoir faire preuve à la fois de courage et de ténacité car sa foi va être mise à mal à plusieurs reprises. Amour charnel, vengeance, croisades, tout est fait pour le détourner de son objectif. Jusqu’à un événement ultime… que je ne dévoilerai pas !

Le fait que le narrateur soit Thibault aide le lecteur à s’identifier, à adhérer à l’histoire. Il devient pratiquement son compagnon de route, tremble pour lui et veut presque le remettre sur le droit chemin lorsque celui-ci se dévergonde. Justement, il est tellement sympathique qu’on lui passe aisément ses frasques. Ce n’est qu’en dernier lieu que l’on comprend vraiment le titre, même si certains indices étaient déjà présents. Titre judicieux qui met en lumière, sans jeu de mot, le récit antérieur.

Thibault représente tour à tour toutes les couches sociales de l’époque, nous permettant ainsi de découvrir la vie quotidienne de ces dernières. L’originalité réside justement dans le fait qu’il ne soit pas ancré dans un clan social. N’est-ce pas d’ailleurs ce qui va être le moteur de son errance ?

Le roman fourmille de références culturelles. Je ne peux pas m’empêcher de voir une relation entre Thibault et Abélard (bien que ce dernier soit plus jeune que notre héros). Certes, l’histoire est somme toute différente. Mais quelques détails sont similaires. Lisez et vous verrez.

Oserais-je dire que Jean-François Zimmermann excelle dans le roman historique ? Oui, j’ose !

Extrait :

– Es-tu certain, Thibaud, qu’il n’y ait qu’une vérité ? Le dogme, ce principe fondamental donné comme intangible, ne souffre pas d’être contesté. Dieu a laissé à l’homme la liberté. La liberté et le choix. Il peut donc contester. Satan ne pourrait-il pas nous dire : « Je suis le frère aîné de l’homme. Vous m’avez affublé des oripeaux de de l’épouvantail des consciences alors que je tentais de vous libérer du joug de l’église. J’étais la révolte légitime de votre conscience. J’ai voulu affranchir le monde. Je me suis fait chair en m’appelant Jésus. Je suis monté au Golgotha pour briser les chaînes de la servitude ».

– Luigi, je te prie de t’accoiser. Ta rhétorique n’est que rhétorique.

– Je regrette que tu ne saches, ou n’oses, contester. Le doute est permis. La foi n’est pas innée. Un saint bardé de certitudes n’est pas un saint, c’est un rasoté.

Nous sommes sur le chantier, je profite d’une pause entre Sexte et None. Luigi affine une taille négligée par un apprenti. L’air est doux, le printemps se respire à pleins poumons. Sans me regarder, Luigi poursuit :

– Il n’est pas sain de laisser la violence du désir inassouvie chez les jeunes moines pleins d’ardeur et de sang. Je les soupçonne, sans les juger ni les condamner, de mignonner du regard les courbes évocatrices et provocantes des vierges qui leur tendent les bras, drapées dans leur étroite robe de pierre. Découpé dans le carrare, le frêle corsage de la jeune fille de Nazareth hante les nuits de leur solitude monastique. Je le sais, moi qui sculpte cette chute d’épaule, le galbe d’un sein, la veine palpitante d’une gorge, ces lèvres en forme de baiser ardent, ces ventres tièdes où l’homme heureux, accompli, comblé, aime à reposer sa tête. Lorsque j’exécute ce travail, je pense aux générations de moinillons condamnés à ce substitut sur lequel ils projetteront leurs chimères. Je veux qu’au travers de cette pierre vivante, ils n’ignorent rien de la réalité féminine, de la mère, de l’amante, de la fille, réunies en une seule courbe. Une telle grâce, une telle beauté ne peuvent rendre hideuse la jouissance qu’elles génèrent sous les couvertures humides des paillasses du dortoir glacé d’un moutier silencieux.

– Par Dieu, Luigi, tu me tourmentes.

– Ta naïveté me confond. Tu ne vois que la lumière et tu ignores l’ombre. Il n’y a point d’ombre sans lumière ni de lumière sans ombre. L’ombre n’est que le refuge des actes inavoués, elle est aussi l’abri des passions amoureuses. Elle permet à l’être de s’affranchir des contraintes terrestres et de s’emparer d’une part du divin que la lumière nous dérobe en contraignant notre regard.

Le site de Jean-François Zimmermann


La Rivière d’Or

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Quatrième de couverture :

Cet ouvrage est une suite de « L’apothicaire de la rue de Grenelle », paru aux Éditions du Bord du Lot, en 2011 et qui avait obtenu le Prix du Roman des Écrivains bretons.

Il peut être lu indépendamment du précédent.

L’histoire, qui se déroule à la fin du XVII e siècle, se situe pour partie en France, pour partie en Hollande, et pour partie aux Indes Orientales.

Elle met en scène trois frères que tout oppose. Martin, médecin, condamné aux galères pour fait de religion – il est protestant – s’enfuit en Hollande. Simon, chirurgien attaché au service du roi, catholique converti, demeure à Versailles. Paul, clerc de peu de foi, est plus attiré par les femmes et le jeu que par l’exercice de son ministère.

Tous trois ont de bonnes raisons de se détester et de haïr le Roi-Soleil.

Rien ne dispose ces trois destins, que la vie a séparés, à se croiser de nouveau.

Et pourtant, les trois frères vont se retrouver, après bien des péripéties aussi aventureuses qu’inattendues, à bord du même vaisseau, quelque part dans l’Océan Indien.

Le crépuscule du Roi-Soleil est proche. Cette lente agonie sera-t-elle facteur de rapprochement de la fratrie ?

Mon avis : 

♫ C’est un beau roman, c’est une belle histoire… ♫ chantait Michel Fugain dans les années 70 (en 1972, année de ma naissance, plus précisément). Et c’est cette mélodie qui me vient en tête en refermant le livre de Jean-François Zimmermann. Amour, intrigues, voyages, Histoire… Tous les ingrédients sont rassemblés ici pour faire passer à la lectrice que je suis quelques agréables heures de lecture. J’avais déjà dévoré – le mot n’est pas trop fort – le premier tome, L’Apothicaire de la rue de Grenelle, et je dois bien avouer que j’en ai fait de même avec celui-ci.

J’ai retrouvé avec plaisir Martin Lasalle, de retour des galères, et fait un peu plus connaissance avec sa fratrie, bien jeune encore lorsque nous l’avions quittée. Et là où le récit pourrait s’essouffler ou n’être simplement qu’une suite, il intrigue, surprend et forme non pas une simple continuation mais bel et bien une véritable histoire. Une histoire dans l’Histoire d’ailleurs car l’auteur, amoureux de ce siècle et cultivé comme il se doit, imbrique avec justesse et brio ses personnages – fictifs – avec d’autres figures bien connues des historiens.

Que dire de plus, si ce n’est que j’espère vous faire découvrir cet auteur qui mérite amplement que l’on s’intéresse à lui. Le premier tome avait obtenu le Grand Prix du Roman des Écrivains Bretons. Je souhaite vivement que celui-ci remporte également une récompense, et pas forcément à connotation régionale d’ailleurs. Le talent n’a pas de frontières…

Extrait : 

Amsterdam, hiver 1685

Voilà maintenant plus d’un an que Martin a repris les recherches hermétiques de son père. Il se souvient du laboratoire attenant à l’apothicairerie de la rue de Grenelle qui était toujours fermé à clef, non qu’Alexandre craignît qu’on y pénétrât pour violer quelque secret ou dérober poudres ou métaux précieux, mais parce qu’il contenait des objets et des produits dangereux à quiconque les aurait manipulés sans précaution. Or, les enfants sont toujours curieux, et Martin l’était plus que Simon, Paul et Judith. Le ronflement du feu d’enfer de l’athanor, entretenu au moyen d’un soufflet, se mêlait au bouillonnement des mystérieux liquides qui se sublimaient dans les cornues. Toutes ces couleurs, toutes ces odeurs, parfois suffocantes, qui provoquaient toux et picotements des yeux, sont siennes désormais. Tout ce que son père a souffert dans sa chair, les multiples brûlures sur ses mains, ses yeux brillants, trop brillants, au sortir du laboratoire, « ce repaire du démon », comme le disait Jeanne qui ne voyait dans cette activité qu’une folie pour les mener à la ruine, il l’éprouve lui aussi, avec les mêmes impatiences et les mêmes interrogations.


Libertas

Libertas

Dernier tome d’une trilogie – Le Crépuscule du Roi-Soleil -, Libertas est époustouflant ! Je ne répéterai jamais assez que cet auteur n’est pas suffisamment connu à mon goût, lui qui manie la plume et l’Histoire avec adresse et talent. Vous vous sentez l’âme aventurière ? Alors suivez ces frères qui vont tout braver, aussi bien la mer, les pirates que la politique…

 Comme dans les deux premiers tomes, le récit, sans mauvais jeu de mots, nous « embarque » dans l’histoire dont voici la quatrième de couverture :

Olivier de L’Aubertière rêve d’un monde meilleur, peint aux couleurs de l’équité et de l’amour, et veut partir à la recherche de l’île de Libertas où devraient se concrétiser ses chimères. 

Il va engager comme chirurgien Martin Lasalle, évadé des galères de Louis XIV auxquelles il a été condamné sur dénonciation de son frère Paul. 

Ils vont se lancer dans une folle aventure qui emprunte à la mer son goût d’eau salée et aux luttes sans merci leur odeur de poudre, sillonner les mers de l’Océan Indien, résister aux terribles tempêtes et aux maladies, braver les pirates de Fort-Dauphin, combattre la flotte du Grand Moghol.

Vaincre et convaincre. En combattant leurs ennemis par les armes et en séduisant les indécis par les mots, ils gagnent à leur cause des centaines de marins, las eux aussi des injustices dont ils sont victimes. 

Ils vont aussi devoir composer avec leurs doutes et leurs hésitations et affronter la fourberie de Paul, manipulé par Francisco Feyo, un être cupide et cruel. 

Trouveront-ils cette île, ce havre de paix où ils pourront édifier leur république libre, juste et égalitaire ? 

C’est passionnant de bout en bout et rien, pas même le facteur qui sonne, votre estomac qui hurle ou l’eau du bain qui déborde (rayez la mention inutile) ne vous fera sortir le nez de ce livre.

Extrait : 

Olivier réunit tout l’équipage sur la plage, excepté la vingtaine de matelots demeurés à bord du Griffon. Il entend procéder à la répartition du butin.

– Tous ici présents, vous avez rejeté le joug des tyrans et l’injustice qui accompagne leur règne. La Liberté est désormais votre credo. Elle s’accompagne de l’équité et de la fraternité. Les lois naturelles nous en donnent le droit. En toutes circonstances, il nous faudra montrer l’exemple en étant généreux envers nos ennemis, générosité qui ne doit pas exclure la fermeté. À leur iniquité qui engendre méfiance et confusion, nous opposerons confiance et ordre. À la haine qui règle leurs relations, nous opposerons l’amour. Il faudra bannir de nos rapports rancunes et moqueries et, bien à rebours, privilégier l’entente et l’harmonie.


Le Mépris et la Haine

Quatrième de couverture : 

Guy de Porcon est le fils du comte. Tanguy Cloarec est le fils du garde-chasse. D’un côté, la morgue, puis le mépris, de l’autre, la révolte, puis la haine.

« – Tanguy, il ne faut plus penser à Émilie. Je comprends ta souffrance. Je compatis et je t’envie. J’envie le temps de ta jeunesse, ce temps durant lequel nulle montagne ne paraît infranchissable. Et pourtant, les versants qui séparent nos deux mondes, le mien et le tien, le sont, infranchissables. Entre les serviteurs et leurs maîtres, ils existent depuis si longtemps ! Guy va épouser Émilie. Il ne la mérite pas, je te l’accorde, mais la tête a bien peu de place dans les choses de l’amour car celles-ci se logent du côté du cœur. Le notaire arrange ce genre d’affaires bien mieux que le cœur ne pourrait le faire. »

Mon avis : 

Quel plaisir de retrouver Jean-François Zimmermann dans son époque de prédilection, le XVIIe siècle ! Une fois de plus, il nous entraîne, avec la plume et la verve qui le caractérisent, dans une société dans laquelle grouillent les intrigues. Et il associe cette période à une région qu’il connaît bien, la Bretagne. Dès lors, il va laisser parler son cœur et son esprit et nous embarquer à bord du Marsouin, bateau devenant pratiquement un personnage de l’histoire. La noirceur de l’être humain va apparaître dans deux classes sociales paraissant distinctes mais pourtant si étroitement imbriquées. C’est à travers le Comte Yves de Porcon puis son fils, Guy, que l’on verra apparaître l’égoïsme, l’arrogance, le dédain envers autrui. Ils apparaissent presque comme un cliché, image tenace cependant que certains ont encore aujourd’hui de la noblesse. Et si, en général, l’estime va plutôt au « petit peuple », Tanguy symbolise l’exaspération, la rancœur et l’aigreur. Cependant, rien n’est perdu car l’Homme recèle également de bons côtés…

Habituellement, les histoires maritimes ne m’enchantent guère. Mais là, je me suis laissée emporter par la vague, en redemandant encore, prête à boire la tasse ! Je n’ai pas vu passer les heures de lecture, retardant même l’échéance de la dernière page. Très cher Jean-François, mais comment faites-vous ? C’est de la magie ? Ou plutôt, devrais-je dire, de l’alchimie ! Après toutes ces aventures, je suis prête à lire les récits de Surcouf, tiens ! Lisez ce livre et vous comprendrez pourquoi je dis cela…

Citation : 

Ils sont une centaine à s’être rassemblés avant l’aube dans la clairière de l’arbre aux pendus. Indignés par l’énormité de ce crime perpétré sans motif apparent, ils ont chacun leurs raisons de s’être déplacés pour assister à l’exécution du condamné. Certains sont là parce qu’ils étaient familiers de la victime, d’autres parce qu’ils n’ont encore jamais vu un homme se balancer au bout d’une corde, d’autres encore, accoutumés à ce spectacle, veulent éprouver une fois encore cette excitation sauvage qui leur fouaille les tripes. Ceux-là ne vomiront pas discrètement, ils écarquilleront leurs yeux pour ne rien perdre de la scène et jouiront dans leurs chausses.

Il n’y a que quelques vieux qui se souviennent d’avoir vu des misérables, la corde au cou, la langue pendante, battre des pieds la dernière mesure d’une muette complainte à l’ombre de l’arbre aux pendus.

Les œuvres de Martine Hermant

Quatrième de couverture :

Robert Merle avec sa série d’ouvrages « Fortune de France », avait ouvert la voie des romans historiques conservant le langage de l’époque décrite.

Martine Hermant remonte plus loin dans le temps en nous livrant une histoire du Moyen Âge où tendresse et violence traversent le récit.
Vous allez revivre avec Lysandre les joies les émois et les peurs qui peuplent son univers.
Vous approcherez avec inquiétude le sorcier Viez Garol et sa fille l’Herminia secondés par des loups, que craignent les villageois mais que ces derniers vont consulter pour être guéris de leurs maux. Vous découvrirez la grande foire la Saint Ambroix de bourges et son animation au pied de la cathédrale, les tournois avec leur faste et leur violence, et puis la rencontre avec l’amour courtois que des dames de haute lignée professent pour essayer de réduire le comportement brutal des hommes. Vous approcherez les « parfaits », pourchassés par la croisade des Français du Nord, leur calme et leur bonté qui séduira Anieuse, la suivante de Lysandre au cours du pèlerinage jusqu’à Orcival en expiation imposée par son époux et seigneur.

Une grande fresque animée qui vous tiendra en haleine au cours de ce voyage du Berry à l’Auvergne.

Mon avis :

Comment avais-je pu passer à côté de ce livre ? Je ne me l’explique pas. Vous connaissez tous à présent mon amour, ma passion pour cette période qu’est le Moyen Âge… Il existe à l’heure actuelle moultes études sur le sujet, de même que de nombreux livres de cette période (je considère toujours comme une chance le fait de pouvoir lire un texte médiéval). Et si la mode est au roman historique – plaisant outil permettant à la fois de se divertir et de s’enrichir – , et notamment au roman médiéval, tous ne se valent pas, loin s’en faut. J’ai abordé ce livre avec cette joie de découvrir une autre histoire dans un espace-temps qui me sied.

Je place ce roman sur le haut du panier, autant le dire tout de suite. Mais qu’est-ce qui le différencie d’un autre, allez-vous me demander ? Son originalité. D’entrée de jeu, le lecteur est non seulement plongé dans le paysage médiéval mais également dans la langue puisque Martine Hermant a privilégié celle-ci dans les dialogues des personnages. Et je suis admirative, croyez-moi, devant le travail accompli. Je me dis qu’il a dû lui falloir un temps fou pour réussir ainsi à rédiger toutes les paroles dans cette langue certes admirable mais ô combien difficile puisqu’il existe des contraintes dues aux variantes. Mais bon, je ne suis pas là pour faire un cours de linguistique (je m’auto-censure car je me vois déjà dériver…). Alors, certes, il n’est pas évident au départ de comprendre tout de but en blanc mais je vous rassure : les termes sont traduits au bas des pages. Et au bout d’une dizaine, vous n’aurez même plus besoin de les regarder. Cela apporte une véritable valeur ajoutée dans ce roman puisque le lecteur ne peut pas être plus proche de ses personnages. Il est passé de l’autre côté du miroir, a fait un bond dans le passé.

Je le disais, le roman historique obtient un franc succès. Je classe celui-ci parmi mes préférés, au même titre que ceux de Bleuette Diot ou encore Jean-François Zimmermann. Et si tous ces auteurs font des romans aussi agréables, c’est parce qu’il y a un sacré travail derrière. La plume est là ensuite pour nous retranscrire leur passion pour cette période. Un grand merci chère Martine pour ce fabuleux texte !

Extrait : 

 La matinée était claire, d’un air vif qui trahissait la saison avancée. La gelée blanche pâlissait les champs et les fossés mais le soleil, gagnant en force, dissolvait progressivement la pellicule cristallisée pour rendre à l’herbe luisante son vert vigoureux. Il semblait à Lysandre qu’il en faisait autant sur son dos, ses rayons réchauffaient l’extérieur de sa chape qu’elle tenait bien serrée autour d’elle dans la douce tiédeur de sa fourrure de fouine. Elle dégagea son visage, encore rougi par le froid, du chaperon. Gilles devait éprouver pareil contentement car il ne tarda pas à dégrafer le sien du camail pour s’en débarrasser.

– Ah ! … s’exclama-t-il, avec satisfaction. Miels aime oreilles freschettes que de sorporter ça plus longues ! Proisme est la tempoire des pesants mantels : point ne nous encombrons desja. Las, je vais devoir porter cela orendroit…ajouta-t-il comiquement, que n’ai-je l’eur d’être plus avéros pour soldre porte-chape à mon aisement !

Se tournant vers Anieuse, un peu à l’arrière :

– Et toi, la belle, ne t’en chargierais-tu point ?

– Certes non ! répondit Anieuse avec aigreur.

Gilles émit un sifflement significatif et dit à Lysandre :

– Par saint Sulpice, vous avez là serve à avenante mine mais à mauvais contenement !

Lysandre, surprise, observait l’air hargneux d’Anieuse. Elle s’étonna plus encore quand elle la vit repousser avec violence le geste amical de Gilles qui lui caressa familièrement la joue. Elle s’était vivement reculée, fixant Gilles avec des yeux étincelants de haine. Poine grognait, le poil hérissé.

– Si m’ait Dieu : elle me charpirait la face si elle était chatte ! s’écria Gilles, contrefaisant la terreur.

Lysandre s’approcha doucement d’Anieuse, la considérant avec intérêt. Son incompréhensible colère donnait un relief inhabituel à son apparence d’ordinaire si fade.

– Et bien, Anieuse, qu’as-tu ? Messire Gilles ne t’a pas mestraitier, ce me semble… est-ce son querement qui t’engraignie ?

Anieuse secoua négativement la tête et s’empara sèchement du chaperon de Gilles. Puis, elle recula de nouveau hors de leur portée. Lysandre, la voyant si hostile, n’insista pas. Elle reprit le bras de Gilles en l’incitant à passer outre.


Je vous présentais, il y a quelques temps, le fabuleux roman d’inspiration médiévale de Martine Hermant, A Dieu ne plaise. C’est dans un tout autre style ici que nous retrouvons cette romancière. Autre style ? Si le côté médiéval a disparu ici, elle garde toujours son côté enchanteur. On se laisse bercer par les mots, on se fond dans l’histoire, on est enveloppé dans cette atmosphère mystérieuse. La puissance des mots fait de ce court roman un petit bijou.

Si le romantisme en est le thème principal, il est conjugué ici au sens premier du terme, sans mièvrerie. Le titre, Les Hauts de Rocherousse, se sera pas sans vous rappeler le célèbre roman d’Emily Brontë, roman phare de Martine Hermant qui n’a pas la prétention ici de le copier mais d’y rendre hommage. Et quel hommage ! Car si elle annonce dans sa préface qu’elle n’a pas l’intention de s’y mesurer, je peux dire que ses personnages, Landry et Athilie, ont autant de profondeur que Catherine et Heathcliff.

Les récits du Cézallier viennent clore ce recueil, sept courts textes, tous dédiés à un proche. Quel fabuleux cadeau ! Le style est plus moderne, ce qui permet de voir toute la palette du talent de cet écrivain (je trouve le féminin assez laid) qui mérite une attention particulière.

Extrait : 

Découvrir Athilie, enveloppée dans ses vêtements couleurs de mousse et de bruyère qu’elle affectionnait tant et qui l’intégraient remarquablement au paysage me procura une émotion qui n’était plus d’ordre fraternel mais esthétique. Je pensais à une peinture préraphaélite et, lorsqu’elle se retourna, la joie illuminant son visage à ma vue, je reçus comme un choc la révélation de sa beauté ! C’était d’un effet trop puissant pour en appeler à la joliesse mais j’étais ébloui par sa séduction insolite : le contraste des longs cheveux fauves sur la pâleur ambrée de ce visage à la grâce farouche, que soulignaient les pommettes hautes, la bouche sensuelle, presque dure, le nez légèrement aquilin et, surtout, l’éclat de ses yeux dorés où résidait tout le rayonnement de son être, un regard à la fois lumineux et inquiet. Son attitude fière et la flexibilité de sa silhouette forçaient l’intérêt pour donner l’impression de surprendre un animal sauvage dans son habitacle naturel, prêt à détaler à la moindre alerte. Athilie était belle comme une renarde dont elle avait la rousseur, l’agilité, la souplesse, l’indépendance et l’impitoyable finesse.


Quatrième de couverture : 

Ménuisel des Bois d’Hélode répond à un mystérieux appel qui va l’entraîner dans une aventure incertaine, où sa fonction de prêtresse de l’elme risque d’être mise à contribution dans de redoutables épreuves. Arvorc d’Ort le mercenaire, Odiem-Quin le voleur, Gwerdan de Falc’hon, à demi-humain, Ficheroc le nain et un grand loup d’érèbe seront ses compagnons de voyage dans la recherche d’une opale mythique ayant appartenu à Esthajiuz, le sorcier légendaire.
Un groupe d’aventuriers, un trésor, une quête : Martine Hermant prend plaisir à revisiter un grand classique pour l’acheminer vers une finalité initiatique qui l’est beaucoup moins. Elle s’inscrit dans la tradition romanesque des auteurs féminins de Fantasy qui apportent quelques grammes de délicatesse dans ce monde de brutes guerrières.

Mon avis : 

La fantasy n’est pas le genre que je lis le plus mais étant complètement éclectique dans mes lectures, il m’est arrivé d’en lire et d’apprécier. C’est donc sans aucune vraie référence (ce qui est toujours bien puisque je ne suis pas parasitée par ces dernières) que je me suis lancée dans cette aventure, entrant directement dans ce monde sans aucun problème, comme si j’étais Ménuisel. Et hop, voilà que je me retrouve embarquée telle une phurana ayant reçu l’appel de l’elme (ah oui, il faut lire le livre pour comprendre). Je fonds de plaisir pour le grand méchant, le voleur Odiem-Quin… Je chevauche Noctuelle… Eh, oh, Lydia, réveille-toi !!! Tu n’es pas dans la forêt de grands sapins, tu ne découvres pas le ténébreux plateau de Hurlemort (clin d’œil à un précédent livre ?), tu n’es pas dans la grotte avec tes compagnons. Ah oui, mais pour me sortir de ce livre, il n’y a une qu’une seule solution : le refermer une fois atteinte l’ultime page (à regret d’ailleurs).

Vous l’avez compris, j’ai vraiment apprécié cette lecture au rythme endiablé et envoûtant.

Merci Martine pour ces très agréables moments qui nous permettent d’oublier pendant quelques heures le quotidien.

Extrait : 

Il la regardait furtivement, par à-coups, alors que sa splendeur de phurana devait être irrésistible, mais il ne céda pas. Dans cette lutte, Gwerdan pouvait à peine la soutenir car les pulsions en présence étaient trop personnelles. Amusée malgré tout par tant d’entêtement, elle fut alors submergée par un immense flux affectif. Ce n’était plus la seule féminité séductrice qui appelait Odiem-Quin, mais une féminité plus large, infiniment généreuse, où toutes les formes de l’amour offertes par l’essence même de la femme s’abandonnaient à lui, avec la puissance bénéfique d’une aide absolue. Odiem-Quin leva enfin ses mains vers celles de Ménuisel et, lorsqu’ils les joignirent, leur union fut si bouleversante, empreinte d’une telle incroyable familiarité, qu’ils auraient tout oublié hors l’intensité de cet échange si Gwerdan n’avait pas veillé à les ramener vers le but originel : ils devaient se retrouver tous ensemble, partageant la même force.

   Bientôt, dans l’obscurité acide de la nuit qu’une lune métallique transperçait de sa froide lactescence, un cercle fut formé, le loup d’érèbe couché en son centre. Mains réunies, toutes émotions confondues, ils s’affermirent, dérisoires mais puissants, contre la menace qui hurlait au-dessus de leurs têtes, prête à les assaillir au moindre signe de faiblesse.



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Viviane et Jeanne appartiennent à une troupe de théâtre. Le spectacle du moment est « Le Dit d’Alleuze ». Un soir, Jeanne disparaît. On pense à une aventure amoureuse, une sorte de fugue… Mais Viviane refuse cette hypothèse : ce n’était pas le genre de son amie. Elle va mener son enquête, parallèlement à l’officielle, aidée par un historien…

Fidèle à elle-même, Martine Hermant nous entraîne, à travers une enquête qui aurait pu être banale et plate, dans ce monde qui lui est cher ; un monde oscillant entre le médiéval et le fantastique. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre ! Elle sublime un fait divers – une disparition – en nous entraînant dans ce domaine si particulier du spectacle et de la danse. Elle fait moultes références à une époque qui m’est si familière à force d’y travailler dessus. Les occurrences culturelles sont nombreuses et, ce qui est à souligner, elles sont parfaitement intégrées au roman et à l’histoire se déroulant sous nos yeux. C’est important car elles sont au service de l’écriture et n’interviennent pas comme un cheveu sur la soupe.

Je me suis vraiment amusée à lire ce roman qui, cerise sur le gâteau, est d’une fluidité très agréable.

 

Extrait :

Il y avait de la brume, une brume mouvante qui semblait s’alimenter de la présence du lac pour jouer avec les variations thermiques de l’air. Ces changements provoquaient des illusions dans les formes et on n’était sûr de sa vision qu’à l’approche, lorsqu’un détail se révélait et prenait une importance particulière à être appréhendé avec certitude. La vallée semblait ainsi n’avoir pas de limites à son étendue et y descendre suggérait de plonger dans un monde incertain. Au-dessus, la masse fantomatique du donjon n’apparaissait que pour se voiler un instant plus tard, immatériel et presque inconcevable. J’aurais pu éprouver de l’appréhension à me diriger ainsi sans repères mais il me venait un curieux sentiment d’allègement. A m’enfoncer dans l’isolement de la brume, laissant derrière moi les contraintes qui m’attendaient sous la lumière crue du matin levant, je me dissolvais dans une irresponsabilité bienheureuse, ma seule inquiétude étant de ne pas retrouver Jeanne. Je tentai de l’appeler mais ma voix ne portait pas, comme absorbée par l’environnement ouaté. Son timbre me parut presque incongru et je n’insistai pas, continuant d’avancer. Pour me heurter à un grand mur que je ne reconnus pas. Pourtant, une enceinte de cette taille ne devait pas passer inaperçue !

 

 



 

 

Quel recueil mes aïeux ! Si vous aimez les nouvelles et/ou contes, n’hésitez surtout pas ! Vous le savez, je lis assez peu de livres fantastiques. Il faut dire que je suis assez difficile concernant le genre. Mais je dois bien avouer que Martine Hermant le maîtrise à la perfection. Je me suis régalée. Quelle imagination, quelle inspiration et, surtout, quelle plume ! Elles sont toutes différentes même si le fil conducteur est inscrit dans le titre. On ne s’essouffle pas à la lecture. On en redemande même. Car on va au-delà de simples textes. Cherchez bien et vous trouverez des enseignements philosophiques derrière tout ceci.

Que dire de plus ? J’en reste sans voix. Bravo !

 

Extrait :

La nouvelle Archée (P78)

[…]

Le roi Arjon est perplexe. Il dévisage Ria sans animosité mais les propos que celle-ci vient de lui tenir ne sont pas de ceux qui laissent indifférent.

– Je vous respecte infiniment et n’ai jamais mis votre connaissance en doute, Gardienne de l’Air. Or, si j’en crois ce que disent nos prophéties, je n’ai guère le choix…

– Nous avons toujours le choix, dit Ria doucement, mais de nos décisions découlent les temps à venir…

[…]

Les romans de Nathalie Dougal

LA MÈCHE DE GUERRE DES MAC DONALD (trilogie)
Tome 1. La Révolution jacobite.


Résumé :

1688. Le Hollandais William d’Orange envahit l’Angleterre et force le roi catholique James Stuart à l’exil. Hostiles au papiste, les Anglais couronnent le Hollandais. Mais en Ecosse, les clans prennent les armes pour rendre le trône aux Stuart.
Jeunes mariés, Iain Mac Donald, le fils du 12ème chef de Glencoe, et la belle Eiblin d’Achtriochtan rejoignent la révolution. Ensemble, ils sont prêts à tous les sacrifices pour sauver leur clan et leur territoire.
Partisans, rebelles et hors-la-loi, Eiblin et Iain sont les porte-parole de la révolution jacobite au XVIIème siècle.
A partir de faits réels, La mèche de guerre des Mac Donald réinvente l’histoire de ce couple de légende.



Mon avis :

On ne connait que très peu les romans de Nathalie Dougal, ce qui est un tort à mon avis et une lacune à combler très vite. Les amateurs ou les férus d’Histoire et de romans historiques y trouveront leur compte, de même que ceux qui veulent apprendre de façon agréable.
Personnellement, je ne m’étais que très peu intéressée, jusqu’à présent, à l’Histoire de l’Ecosse, privilégiant celle de mes racines, déjà très vaste. J’ai découvert avec ce premier tome, de façon très plaisante car romancée, l’histoire de ce peuple, des clans, des guerres.

Nathalie Dougal fait de ses personnages des gens attachants. On ne peut qu’éprouver de la sympathie pour Iain et Eiblin, ce jeune couple de mariés. On ne peut qu’être peinés de voir que Iain part au combat de suite, risquant d’être tué sans avoir profité d’une vie commune avec sa tendre épouse. Mais un guerrier reste un guerrier, surtout lorsqu’il s’agit de défendre une cause. On ne peut que vibrer pour ce couple dont le mariage n’a pas été arrangé et dont l’amour transparaît. Bien qu’étant deux fois plus vieux qu’elle, c’est Eiblin qui a choisi celui avec qui elle voulait s’unir. A-t-elle fait un bon choix ? Elle même aura quelques doutes car Iain séduit toujours… Ceci dit, on est loin d’un roman sentimental dégoulinant de mièvreries, je vous rassure. Là n’est pas le but de l’auteur. Le lecteur pourra rester admiratif face au courage de la jeune épousée qui se retrouve soudain à gérer un village. Elle fait face, au fur et à mesure, à toutes les situations.

On se prend à rêver, à se transposer dans ces fabuleuses contrées sauvages et lointaines. On apprend énormément grâce à cette lecture qui se veut très fluide. Je n’ai qu’une hâte : lire le tome 2. D’ailleurs, c’est ce que je vais aller faire sur le champ !



Extrait :


Le banquet avait été préparé sur le Pré-aux-Chiens d’Achnacon. On avait dépensé pour la journée cent litres de whisky, cinq cents litres de bière, deux cerfs, deux vaches, vingt-quatre saumons, soixante-six poules, quarante canards, six coqs et quatre cents livres de fromage.
Enchanté par l’abondance, le clan se saoulait, et leur rire s’élevait jusqu’aux aigles dans le ciel. L’après-midi battait son plein. Il y avait les cornemuses et les tambours qui s’emballaient, les enfants qui se poursuivaient, des jeunes hommes qui entraînaient les femmes dans des gigues effrénées. D’autres s’étaient éloignés pour montrer leur force sur des terrains où pleuvaient rocs, troncs et marteaux. Les plus âgés prolongeaient leur repas aux tables disposées en U, renversés sur leur siège, la bouche pleine de bière et de miel.
A la table d’honneur, on arborait un peu plus de sobriété. Malgré les distractions, les contrariétés des chefs avaient fini par fuser. On avait débuté par la haine des Campbell et par la seigneurie des îles enterrée à force de manigances. Était survenue la sympathie pour le roi James et la malchance de sa première année de règne. S’en étaient suivis les complots des anglicans et la révolution sanglante qui avait contraint le roi à l’exil. Puis l’aversion pour son successeur William avait éclaté. On s’était indigné du trône des Stuart qu’il avait usurpé. On s’était écoeuré du mépris du Hollandais pour l’Ecosse. On avait remâché ses insultes envers les Highlanders. Enfin, on avait rappelé que les clans Campbell avaient naturellement prêté allégeance à ce roi. Toutefois, ils voyaient une revanche s’insinuer. Une guerre civile se préparait. (P 23-24)








LA MÈCHE DE GUERRE DES MAC DONALD (trilogie)
Tome 2. Les Conjurés de Lochaber

Résumé :

1690. Après une nouvelle défaite des partisans des Stuart, la guerre civile se déchaîne dans les Hautes Terres d’Écosse. Les troupes d’élites du roi William d’Orange marchent sur Lochaber et les navires de guerre canonnent les clans des îles. Non loin du territoire des Mac Donald, débarque une arme redoutable propre à briser l’alliance jacobite. Dès lors, les Highlanders s’entredéchirent en un combat fratricide. Entre bannissement, rivalités et trahisons, Eiblin et Iain ne sont épargnés par aucune humiliation… Uni cependant, le couple fera front, combattant jusqu’au chef de leur propre clan.




Mon avis :

Vous savez à quel point le tome 1 (La Révolution jacobite) m’a enthousiasmée par ses références historiques, par ses personnages attachants également. Eh bien, je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce tome 2 est encore mieux, je n’ai pas peur de l’affirmer. Le rythme est effréné, ne laissant pas le lecteur souffler. Mettez-y le nez dedans, vous ne le relèverez pas avant d’avoir fini le livre. Alors certes, il y a ici moins de repères historiques mais ceci permet de donner plus d’amplitude aux personnages qui prennent peu à peu de la profondeur. Dans le premier tome, on quittait nos tourtereaux, Eiblin et Iain, au bord de la rupture. Il faut dire que rien ne leur avait été épargné : entre les différentes séparations dues aux guerres, les frasques de l’un et de l’autre et les rumeurs, le couple allait droit dans le mur. Et cela devenait d’autant plus problématique que la condition d’Eiblin ne le permettait pas (je n’en dis pas plus pour ne rien dévoiler à ceux qui n’auraient pas encore lu le premier opus). Cette suite permet de voir évoluer nos deux personnages à travers tous les obstacles, sans oublier le principal bien sûr, la guerre contre les williamites. Des surprises et de nombreux rebondissements vous y attendent.

Nathalie Dougal transmet, à travers ses romans historiques, toute sa passion pour l’Histoire de l’Ecosse. Pari gagné pour ma part. Et, ce qui n’est pas négligeable, elle s’occupe également du confort de son lecteur. Ainsi, on pourra trouver dans ce deuxième tome un résumé du premier – ce qui est pratique si vous ne les lisez pas à la suite – ainsi qu’une liste des personnages avec leurs liens et leurs fonctions.

Un dernier mot ? J’en profite pour remercier l’auteur pour ces moments agréables de lecture. A signaler, la parution du Tome 3, Le massacre de Glencoe, que je vais m’empresser d’acheter.

Vous pourrez retrouver sur le site de Nathalie Dougal bon nombre de renseignements historiques ainsi que de magnifiques photos qui permettront à ceux qui, comme moi, ont l’imagination fertile, de se représenter les personnages évoluant dans ces lieux.



Extrait :

Un crépuscule humide tomba. Les hommes dégrafèrent le haut de leur plaid pour s’en couvrir les épaules. Riona apporta des assiettes de viandes froides. Elle avait été active toute la journée et semblait encore pleine de vitalité. Iain s’étonna de sa force et l’en remercia, mais il refusa la moindre nourriture. Riona considéra Eiblin qui s’était endormie contre lui et partit chercher une couverture.
Glencoe prononça :
– Tu ferais mieux de mettre ta femme au lit.
– Non, murmura Iain, si je la bouge, elle va se réveiller et elle ne voudra pas partir.
– Je n’aurais jamais cru qu’une gamine te mènerait un jour par le bout du nez, se durcit Glencoe !
Iain lui lança un regard noir.
– Tu n’arrêteras donc jamais ? Toujours à critiquer tout le monde, et à penser que tu as raison ! En attendant, si tu nous avais écoutés, on n’en serait pas là, à attendre que nos guerriers reviennent en chemise !
Glencoe se leva aussitôt.
– Je me demandais quand tu te mettrais à me le reprocher !
Sans un mot, Iain le regarda s’éloigner.

Alentour, la nuit flamboyait comme à Beltane. Sous les halos des torchères, les hommes commençaient à se détendre et à discuter. Iain eut une impression de veillée funèbre. Il se sentit abattu. (P 120-121)








LA MÈCHE DE GUERRE DES MAC DONALD (trilogie)
Tome 3 : Le massacre de Glencoe



Quatrième de couverture :

Après deux ans de guerre civile, le chef du clan Donald de Glencoe a prêté serment d’allégeance au roi William. Son clan est désormais sous la protection de la protection de la garnison de Fort William. Eiblin et Iain sont satisfaits de la paix retrouvée et rêvent d’un avenir prospère.
La sérénité du couple est toutefois de courte durée. En février 1692, deux compagnies du régiment d’Argyll marchent sur Glen Coe. Les militaires réclament l’hospitalité du clan en attendant l’ordre d’attaquer les Mac Donald de Glengarry demeurés hostiles au roi William.
Eiblin et Iain ne peuvent rester indifférents à ce projet. Deux semaines durant, ils divertissent les soldats tout en organisant la sauvegarde de leurs cousins Mac Donald.
Les augures sont funestes cependant : la banshee du clan – messagère de mort – a été aperçue, lavant un linceul dans la rivière Coe. Le soir du 12 février, le capitaine Campbell de Glenlyon reçoit l’ordre tant redouté.



Mon avis :

Ce troisième tome marque la fin des aventures de nos deux personnages, Eiblin et Iain. Voilà qui est bien dommage d’ailleurs car l’histoire est tellement prenante que l’on en demande encore. Toutes les bonnes choses ayant une fin, c’est avec regret que j’ai refermé ce roman. Avec regret, certes, mais également avec émotion. Car la plume de Nathalie Dougal a encore frappé ! C’est avec puissance qu’elle déploie sous nos yeux ce massacre historique et qu’elle décrit dans les moindres détails la trahison qu’ont eu à subir les membres du clan Mac Donald ainsi que la violence avec laquelle ils furent décimés. Si Iain et Eiblin s’en sortent, ce ne sera pas sans mal… et à quel prix ! On compatit, on entre complètement dans l’histoire, on fait partie du clan… On a envie de prendre une claymore et d’aller se battre aux côtés des rescapés devenus des hors-la-loi. C’est avec magie, avec une puissance évocatrice, que Nathalie Dougal nous fait revivre ces moments ayant marqué l’Histoire de l’Ecosse. Entre l’ombre et la lumière, la peine et la joie, le lecteur est comblé par la richesse de ce roman.

Si ce troisième tome signe la fin de l’histoire de nos héros, il marque un style qui s’est affirmé au fil des pages, un talent indéniable qui se doit d’être reconnu. Un grand bravo à Nathalie Dougal qui mérite d’avoir un grand succès.



Extrait :

Après le massacre du clan, quelques rescapés sortent de leurs cachettes. Parmi eux, Deirdre, la mère de Iain et l’épouse de Glencoe, chef du clan.

Deirdre sortit de sa cachette entièrement nue, blême, les cheveux en bataille et les joues couvertes de sang. Iain se précipita sur elle et la prit dans ses bras. Elle se répandit en sanglots. Elle avait vu la mort de Glencoe : on les avait réveillés pour les prévenir du départ des compagnies ; il venait à peine de sortir du lit ; Glencoe demandait à ce qu’on serve du vin aux officiers ; l’Anglais Lindsay était entré dans la chambre pendant qu’il s’habillait et lui avait tiré dans le dos.
Iain consola sa mère comme il put. Des femmes accoururent en apportant une robe. Iain voulut s’écarter d’elle, mais Deirdre refusa de le lâcher. Il la repoussa plus durement. Tandis qu’elle reculait, il découvrit ses poings rentrés et sanglants.
– Mais tu es blessée !
Deirdre montra ses doigts déchiquetés et rongés jusqu’à l’os. Elle eut un épouvantable gémissement :
– Les soldats qui sont arrivés après ! Il y en avait des centaines ! Ils m’ont attrapée ! Ils ont pris mes bagues avec leurs dents !
Iain avait vu des blessures mortelles et des corps éventrés, mais il ne se serait jamais attendu à de pareilles monstruosités. Il détourna le regard et eut envie de se ruer vers Ballachulish pour rattraper Glenlyon et ses soldats. Mais pour ce qu’il lui restait de clan, il devait continuer à se maîtriser.








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PER MARE PER TERRA (Saga)
Tome 1 : Le prince banni d’Argyle

Quatrième de couverture :

Il descendait d’Érimón, qui fonda la dynastie des Hauts-Rois d’Éireann ; et son clan était si puissant que sa seule existence menaçait l’autorité de l’occupant viking.
Par un stratagème infâme, le roi Olaf Bitling de Man et de Sudorey parvint à ruiner sa famille ; accusé de haute trahison, Somerled Mac Gillebride fut banni.
Pour un gael, rien n’était plus déshonorant que de perdre son nom, sa terre, son clan, ou encore le droit de citer ses ascendants. Mais dans les veines de Somerled coulaient le sang des chefs de guerre et des héros de légendes.
Sous le nom d’emprunt de Finn Mac Coll, Somerled prit la tête d’une poignée de rebelles. Il n’avait que dix-huit ans, en 1131, et ne connaissait rien du monde ; mais la guérilla qu’il devait mener contre Olaf Bitling allait l’emporter au delà de l’exploit, de l’épique et du mythe celtique…

Tiré de faits réels, Le prince banni d’Argyle est le premier tome de la saga PER MARE PER TERRA, relatant l’incroyable destinée de Somerled Mac Gillebride, le glorieux ancêtre des Mac Donald Seigneurs des Îles.



Mon avis :
J’avais hâte de lire ce premier tome de la nouvelle saga de Nathalie Dougal, tant la première m’avait faite vibrer. L’attente en valait la peine.

Tout d’abord, j’apprécie que ce livre ne ressemble en rien à l’histoire précédente. Vous allez me dire que cela paraît logique mais on connaît beaucoup d’auteurs qui, les sirènes commerciales aidant, prennent la même trame et nous font du réchauffé. Osez me dire le contraire ! Ensuite, je trouve que ce texte nous permet de plonger plus en profondeur (j’espère que vous avez vos bouteilles d’oxygène !) dans l’Histoire avec un grand H. Il faut de l’ambition, du courage et, surtout, du talent, pour arriver à narrer de façon plaisante un épisode historique. Si l’auteur y arrive avec brio, c’est parce qu’on sent bien la passion qui la motive. De ce fait, elle nous entraîne sans résistance dans ce monde inconnu (ou presque) des celtes et des vikings, un monde qui la fait vivre et je dirais même plus, qui l’anime.

Que dire de plus si ce n’est que j’attends la suite avec impatience !



Extrait :

Pendant ce temps, à Ardtornish, les bûcherons abattaient des centaines d’arbustes selon la tradition gaelle. Avec un respect digne de leurs aïeux païens, ils effleuraient les écorces et formulaient des mots respectueux, avant d’empoigner leur hache. A leur expression, on devinait leur sentiment de gâchis. En Sudorey, le bois n’était pas une ressource qu’on gaspillait impunément. Cette préservation datait de la migration mythique des Tuatha Dé Danann vers l’Eireann. En ce temps, avaient été exploitées les premières tourbières, et au lieu de huttes, construits les premiers villages et forteresses de pierres.

Progressivement, les taillis du littoral disparaissaient et les futaies se faisaient clairsemées. Le paysage déjà brûlé par l’hiver prenait un aspect boueux et ravagé. En moins d’un instant, chaque tronc débité était transformé en pieux, les branches les plus droites réservées aux futurs traits d’archer.








PER MARE PER TERRA (Saga)
Tome 2 : Le seigneur d’IL

Quatrième de couverture :

Ceux qui ont connu le prince banni d’Argyle, lors de l’insurrection gall-gaelle le trouveront métamorphosé. En 1136, Somerled est devenu l’héritier du jarl d’Íl, et le chef de la future capitale des îles Hébrides. Une beauté viking est à son bras, la princesse royale Ragnhilda Olafdóttir.

Or, Somerled ne courtise pas la fille de son ennemi pour son seul plaisir… En secret, se rassemble son armée, des guerriers d’élite que l’on surnomme les géants de Fingal. En chroniqueur de son époque, le barde Oisin fera de ces dernières batailles menées par Finn Mac Coll d’illustres légendes.



Mon avis :

J’attendais avec impatience ce nouveau tome et je n’ai pas été déçue. Comme pour la première saga, Nathalie Dougal semble lâcher la bride à ses personnages. Tout ceci donne quelque chose de vraiment abouti, des caractères forts et travaillés, des émotions intenses. Que dire de plus que ce que je n’ai déjà dit sur le style de la romancière, d’une fluidité étonnante et si agréable ? S’il y a bien une chose que je ne comprends pas, c’est la frilosité des éditeurs à la publier. A moins que le talent ne fasse peur… ou ne vienne ternir quelques célébrités déjà bien installées dans le domaine littéraire sans pour autant que ce soit grâce à leur talent (fin du passage « langue de vipère »).

Bien plus qu’un roman, nous avons là un grand moment d’Histoire se déroulant sous nos yeux. Nous ne lisons pas les aventures de Somerled, nous y sommes ! Quel plaisir d’apprendre ainsi ! Chapeau bas Madame Dougal ! Et, surtout… un grand merci !



Extrait :

Un grand coup de corne retentit, presque impromptu alors que les brumes matinales n’étaient pas encore dissipées. Dans la grand-salle du château, Somerled considéra Ozun, Mikkel et Ragnhilda, attablés pour le petit-déjeuner, ouvrant de grands yeux hébétés.

– Cela vient de Baodan, articula le pilote. Je reconnais le code. Olaf Bitling vient d’entrer dans la mer des Hy-Brides !

– Et bien, lança Somerled à l’attention de Ragnhilda ! Ton père a une bonne intuition. Il vient de nous priver d’une promenade en amoureux, et nous promet pour la journée la plus longue attente qu’il nous soit donné d’endurer !

Il souriait comme si cette perspective l’enchantait.

– Tu es incroyable, s’exclama Ragnhilda ! On dirait que ça te fait plaisir.

Somerled se leva de table, mettant terme au repas.

– D’ici peu, ce sera un grand chambardement à Duntroon. Nous allons vivre un moment unique, alors qu’une promenade à Dunardri pourra se faire une prochaine fois !








PER MARE PER TERRA (Saga)
Tome 3 : Le roi des îles

♫♫ Voilà, c’est fini…♫♫ chantait Jean-Louis Aubert en 1989. C’est ce que je me suis dit en refermant ce livre, dont j’ai pourtant essayé de ralentir la lecture afin que cette fin tant redoutée n’arrive que le plus tard possible. Que voulez-vous, lorsqu’un roman vous tient ainsi en haleine, vous accapare au point que vous en oubliez de manger, vous n’avez pas envie de le fermer. D’autant plus lorsqu’il s’agit du dernier tome de la saga… Mais on ne va pas se quitter comme ça, hein ? Rassurez-moi, il va y en avoir d’autres n’est-ce pas ?

Savez-vous ce qui me plaît autant dans les romans historiques de Dame Dougal ? C’est la finesse des détails associés au contexte historique. Alors, romancière ou Historienne ? On peut se poser la question. Les deux, mon capitaine ! Car en lisant ses romans, on peut aisément imaginer ces personnages médiévaux, leur quotidien, leur vie en société. Et je peux vous assurer que ce n’est pas évident. Il faut des tonnes d’informations avant de pouvoir écrire quelque chose qui peut sembler banal au simple lecteur. Et tout le talent de notre romancière est de n’en rien faire paraître. Son écriture est d’une telle fluidité, d’une telle limpidité, que l’on a l’impression qu’elle a vécu à cette époque.

Un mot pour finir ? Bravo !

Bleuette Diot

 

Depuis quelques années, l’auteure Bleuette Diot se consacre uniquement à la recherche historique et à la rédaction de la saga médiévale des « Yrmeline ». Avec Yrmeline ou le chant des pierres et Yrmeline et le château du Graal, elle signe les deux premiers tomes d’une épopée étourdissante où l’Histoire flirte avec le fantastique pour notre plus grand bonheur. Sous sa plume alerte et lyrique, mythes sumériens et légendes celtes dévoilent enfin un fond de vérité qui n’aura de cesse de surprendre ses lecteurs.

Laissez-vous embarquer dans une aventure vraiment hors du commun. Découvrez les méandres d’une incroyable histoire médiévale où mystère, ésotérisme, haine et passion se mêlent et s’intriquent afin de composer le premier opus d’un grand cycle romanesque. Une œuvre qui n’a pas fini de vous surprendre et de vous tenir en haleine.

 

YRMELINE OU LE CHANT DES PIERRES

 

Quatrième de couverture :

Le mystère de nos origines enfin révélé dans un palpitant thriller médiéval.

En nous conduisant vers un secret plusieurs fois millénaire, cette fresque flamboyante, émaillée de passions, de passages secrets, de sortilèges et de sombres machinations, pourraient bien nous ramener aux sources de l’humanité.

Le beau et fougueux chevalier allemand, Lanz von Malberg, ne rêve que d’une chose : intégrer l’ordre militaire et religieux des chevaliers teutoniques. Au cours de l’été 1338, il quitte Mayence et prend le premier navire en partance pour l’Estonie. Là, de terribles épreuves l’attendent mais Lanz n’en aimera pas moins ce pays farouche dont ni l’évangélisation ni la force des armes n’ont su réprimer l’âme irréductiblement païenne. Aux prises avec les sortilèges qui émanent de ces contrées mystérieuses, le jeune homme se verra rapidement confronter aux survivances d’un autre âge. Sous l’égide de la belle et sensuelle Yrmeline, commencera alors pour lui un éprouvant parcours initiatique dont il ne sortira pas indemne tant l’amour qu’il conçoit pour elle le dévore. D’où Yrmeline tient-elle ses effrayants pouvoirs ? Quelle étrange et dangereuse société secrète a réussi à infiltrer les rangs de l’ordre teutonique ? En tentant de démystifier le redoutable chef du Temple Noir, Lanz découvrira les vestiges d’une incroyable civilisation disparue et l’étonnant message que véhiculent les tablettes d’argile de l’antique Mésopotamie. Sans le savoir, le héros de cette aventure hors du commun pourrait bien déchaîner les forces incommensurables de notre très lointain passé. Mais, heureusement, le vaillant seigneur pourra compter sur l’aide de Petras, un astucieux petit garçon et celle d’un vieil érudit breton dont les connaissances sont pour le moins surprenantes, elles-aussi ! Au fil de ses tribulations, Lanz finira par découvrir le plus extraordinaire secret de tous les temps…

Original et bien documenté, ce premier tome d’une force rare saura tenir le lecteur en haleine jusqu’à la fin.

 

Mon avis :

Je viens de finir ce livre merveilleux qu’est Yrmeline ou le chant des pierres. Je persiste et je signe: Bleuette Diot joue dans la cour des grands. Ce livre est tout simplement passionnant, travaillé, construit. Bref, il est d’une richesse à couper le souffle. Les phrases sont ciselées, toutes construites avec une finesse incomparable. On apprend beaucoup. On sent que Bleuette Diot s’est largement documentée et la façon qu’elle a de nous transmettre ce savoir est digne d’un grand écrivain. Et que dire de son originalité ? Si Yrmeline est un roman historique mystérieux, il dépasse de très loin tous les autres romans du genre.

Je n’ai pas besoin, je pense, de dire que je l’ai tout simplement adoré et que je l’ai dégusté jusqu’à la dernière page. J’attends avec impatience le tome 2. Merci Bleuette pour ce grand et intense moment de lecture-plaisir.

Je vous le conseille vivement.

Extraits :

Si, au milieu du XIIIe siècle, une paix toute relative régnait alors en Terre Sainte, il n’en allait pas de même aux portes de l’Occident. Déferlant des steppes de l’Asie centrale, les Mongols avaient envahi la Russie. Pillées, incendiées, les cités assiégées avaient capitulé une à une. Ces démons surgis de l’enfer drainaient la mort dans leur sillage. Comme une marée humaine poussant devant elle sa clameur effroyable, les Tatars progressaient inexorablement provoquant partout une indicible terreur. Le 6 décembre 1240, ils incendiaient Kiev, « la mère de toutes les Russies » puis reprenaient leur marche dévastatrice en direction de l’Ouest. Ravageant tout sur leur passage, ils approchaient des marches de l’Europe à la vitesse de l’ouragan. Le monde chrétien était gravement menacé.

 

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Aucune puissance n’oserait défier ouvertement les dogmes de l’Église en apposant sur ses armes ou son sceau, une devise aussi explicitement hérétique. Le jeune homme en déduisait que ce ne pouvait être là qu’un contre-sceau secret. Un contre-sceau dont le sens caché derrière ses formules sibyllines avait probablement une valeur symbolique très particulière pour les membres d’une communauté occulte et hermétique. Lanz pensait à une congrégation ou une société secrète dont les portes ne devaient s’ouvrir qu’aux seuls initiés, et qui pour authentifier ses documents compromettants, s’entourait a fortiori d’infinies précautions. Pour cela, ses membres avaient vraisemblablement recours à des cachets infalsifiables, fondus dans le métal le plus rare et dont les devises relevaient quasiment du mot de passe.

Sans trop savoir ce qu’il redoutait au juste, Malberg hésitait à faire part de ses réflexions aux autres. Toute cette affaire sentait le soufre. Il le pressentait. Insensiblement, un sentiment d’angoisse s’insinua dans ses veines. Un bref instant, il fut sur le point de jeter le cachet métallique dans les profondeurs du lac. Mais sa curiosité piquée au vif retint son geste.

 

YRMELINE ET LE CHÂTEAU DU GRAAL

 

Quatrième de couverture :

La conspiration que tisse l’ordre sanguinaire du Temple Noir se resserre dangereusement autour des personnages. Pour avoir refusé de se plier aux exigences du Bellator Rex, Yrmeline voit rapidement son existence basculer dans la violence et la haine : sa mère, dame Ermengarde, est victime d’un mystérieux empoisonnement ; Dimitri, son ami d’enfance, est retrouvé sauvagement assassiné ; et, tandis que les premiers mouvements d’insurrection secouent le duché d’Estonie, son mentor, soupçonné d’avoir commandité la tuerie de Vandjala, est précipité au fond d’un cachot. Au pied du mur, Yrmeline n’hésitera pas à risquer sa propre vie pour tendre un piège mortel au séduisant prince Anshar. Mais saura-t-elle résister au charme diabolique de son pire ennemi ? Réussira-t-elle à vaincre le pouvoir qu’il exerce sur ses sens ?

Piégé en plein cauchemar lui-aussi, Lanz décide d’intégrer la conjuration de l’Aube, confrérie qui oppose une force bien inégale à celle du tout-puissant Temple Noir. Lors de sa visite au château de Grünewald, il aura le privilège de connaître les secrets scientifiques des Anunnaki. Mais comment aurait-il pu deviner le tour que prendrait son initiation ? Quels puissants sortilèges vont le propulser ainsi près de dix mille ans en arrière, au cœur de l’île mythique de Falias ? Les quatre îles du Nord du monde issues des légendes celtiques auraient-elles une réalité géologique, géographique et historique ? Pour messire Konwoïon et son nouveau disciple la quête du Graal ne fait que commencer…

Mon avis :

En refermant ce livre, voici la première phrase qui m’est venue à l’esprit : mais quand donc sera publié le troisième tome ? Peu de sagas historiques tiennent vraiment la route : essoufflement de l’histoire, personnages perdant de leur consistance… autant de points négatifs qui anéantissent très rapidement une série.

Mais là, il n’en est rien et cela montre à quel point Bleuette Diot a du talent. J’avais déjà énormément apprécié Yrmeline et le chant des pierres, que je trouvais particulièrement bien écrit, prenant, et, surtout, d’une originalité sans borne. Ce tome deux permet aux personnages de prendre de l’envol, d’avoir une autre consistance, une autre profondeur. On retrouve avec plaisir Lanz, en proie à ses doutes – et heureusement aidée par Lucrèce ; la belle, la sensuelle et mystérieuse Yrmeline, plus affirmée que jamais, démontrant un caractère bien trempée, et, surtout, une violence que l’on ne soupçonnait (presque) pas, n’hésitant pas à user de ses charmes, à s’avilir pour arriver à ses fins ; Ermengarde, subissant un sort… On l’aura compris, ce deuxième tome laisse la part belle à la noirceur, dans tous les sens du terme.

Ce qui est également intéressant, c’est que l’on apprend beaucoup. On voyage sans bouger de chez soi, entre légendes et fantastique. On est, une fois de plus, surpris par les retournements de situation. Rien ne se passe comme le lecteur croit l’avoir prévu. L’histoire est haletante, ne laissant aucun répit. Ce roman, passionnant, permet une projection dans ce monde oscillant entre réalité et fantastique, entre ombre et lumière.

Juste un mot : BRAVO !

Extrait :

Yrmeline frissonna nerveusement. Elle sentait encore peser sur elle le regard vindicatif du moine-médecin au moment où ce dernier avait passé la porte. Qu’elle fut ou non disculpée de toute tentative d’empoisonnement, aux yeux de Weinberg, la jeune femme n’en demeurait pas moins un dangereux esprit diabolique. La jeune femme poussa un long soupir. S’aliéner l’Église avant l’instruction du procès de messire Konwoïon risquait fort d’entraîner la perte du vieil apothicaire ! Sans parler des répercussions désastreuses qui en découleraient fatalement !

La voix douce et posée de sa sœur tira la jeune femme de ses considérations silencieuses.

« Vous est-il si pénible de lire cette lettre, ma mie ? Préférez-vous que je m’en charge ? »

Yrmeline lui adressa un sourire plein de gratitude mais déclina son offre. Elle n’ignorait pas que Ludolf-König von Weizau avait partie liée avec l’ordre Noir. Aussi ne pouvait-elle empêcher son imagination débridée d’échafauder les pires suppositions. Allons, assez tergiverser ! Se gourmanda-t-elle. Yrmeline s’approcha de la cheminée pour avoir davantage de lumière et d’un geste décidé décacheta le pli du Landmeister.

Le silence fut pesant dans la chambre tandis qu’elle prenait connaissance du billet, griffonné à la hâte sur un bout de parchemin. Inconsciemment, Clothilde et Aliénor retenaient leur souffle, s’efforçant de faire taire leur appréhension. Mais au moment où Yrmeline releva enfin la tête, une flambée de colère fit trembler la lettre entre ses mains.

« Par tous les saints ! Serait-il arrivé malheur à messire Konwoïon ? », s’écria Aliénor d’une voix blanche.

Les yeux étincelants de rage contenue, Yrmeline se contenta de lui tendre le pli, sans rien dire. Sa sœur s’en saisit aussitôt et lut à voix haute :

« Il ne tient qu’à vous de voir votre mère se rétablir au plus vite. Pour cela, retrouvez-moi après complies ! Empruntez l’escalier dérobé qui vous a permis de sortir du fort Lindanis en toute discrétion, ce matin. Un serviteur vous ouvrira la porte.

Le sort de dame Ermengarde est entre vos mains. Alors ne négligez pas mon conseil : venez sans faute ou vous porterez bientôt le deuil de votre mère ! »

 

Actualité de Bleuette Diot…

Ne ratez pas l’interview donnée au site Lire ou mourir.

Suite à différents problèmes d’édition, les romans de Bleuette Diot sont parus sous le titre Sumerian Codex (3 tomes) sur Amazon.

D’autre part, elle publie également désormais des essais concernant les civilisations et leurs secrets.

Enfin, elle continue ses conférences et fait des émissions radio.

 

 

Histoires secrètes des civilisations

 

 

Pour une fois, la critique qui va suivre n’est pas la mienne mais celle de mon époux qui s’intéresse à tous ces thèmes alors que je suis cartésienne jusqu’à l’os ! Donc, rendons à César ce qui est à César…

Son avis :

« Histoires secrètes des Civilisations – De Göbekli Tepe à Sumer » se lit très aisément grâce à une écriture fluide et agréable. L’iconographie, bien dosée, permet d’illustrer le texte à bon escient.

On a envie d’approfondir, d’aller plus loin et surtout, de découvrir le prochain opus de ces Histoires secrètes des Civilisations.

Sur le fond, la théorie développée, audacieuse mais tout à fait plausible, m’a beaucoup intéressé et séduit. Ayant lu pas mal d’ouvrages de la série L’Aventure Mystérieuse, d’Erich Von Däniken, de Colin Wilson ou de Robert Charroux, j’y suis plutôt sensible.

Toutefois, le livre fait d’autant plus mouche qu’il apporte un vent de fraîcheur en s’appuyant sur les dernières découvertes scientifiques ou archéologiques.

Les OOPArt (Out of Place Artifact) sont assez nombreux de par le monde et leurs découvertes ne datent pas d’hier – voir, entre autre, à ce sujet, le travail de Charles Fort. Malheureusement, la science officielle a une certaine propension à les dissimuler ou les écarter. Néanmoins, comme disait Lénine, les faits sont têtus.

Cependant, certains sceptiques ou réfractaires à cette théorie pourront dire qu’elle fait écho au créationnisme, ce qui n’est aucunement le cas.

J’avoue que mes connaissances sur Nibiru sont faibles mais la lecture du livre m’a donné envie de me documenter à son sujet. D’ailleurs, à ce propos, ne pourrait-on pas voir un rapport entre Nibiru et le satellite « artificiel » Le Chevalier Noir ?

Voilà pour mes premières impressions de lecture. Je pense le relire prochainement après approfondissements et m’être replongé dans l’Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans ou Mes preuves.

Merci encore Bleuette et vivement la suite !!!

Extrait :

« Mais la plus mystérieuse énigme que pose le temple de Göbekli Tepe, reste encore l’étonnante analogie existant entre les diverses sculptures et les constellations. Cette similitude laisse envisager que le sanctuaire serait le tout premier observatoire astronomique du monde. De plus, pour certains chercheurs, cela ne fait aucun doute : nous pouvons voir dans chaque enceinte circulaire une sorte de calendrier organisé à la manière d’un cadran d’horloge, conçu pour calculer les lunaisons, les solstices, les équinoxes, les années solaires, etc. »