Le Bateau ivre – Arthur Rimbaud

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Lorsqu’on pense à Rimbaud, on pense à cet adolescent suggéré dans On n’est pas sérieux quand on a 17 ans ou au poète sérieux du Dormeur du val.  La poésie n’est pas vraiment le genre que je préfère mais je dois bien avouer que celle de Rimbaud me touche particulièrement par sa diversité, sa finesse, sa violence parfois. Je retrouve ces trois caractéristiques dans ce long poème, Le Bateau ivre, qui est d’une pure beauté. Son originalité, dans un premier temps, réside dans cette image du bateau, représentation métaphorique du poète. On sent toute la rébellion du jeune Rimbaud qui n’en fait qu’à sa tête jusqu’à faire naufrage… naufrage bienfaisant d’ailleurs car il va découvrir ainsi d’autres contrées poétiques, se perdre dans les mots pour mieux rebondir.

Extrait : 

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’œil niais des falots !

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures,
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

10 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Eve-Yeshé dit :

    ta critique donne envie de le relire… je n’ose pas me lancer dans un commentaire sur la poésie!!!

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    1. LydiaB dit :

      Il n’y a que le premier pas qui compte… 😉

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  2. belette2911 dit :

    La poésie et moi… c’est pas vraiment mon crédo, mais j’aimerais lire Baudelaire et qui sait, Rimbaud… 😉

    Dans la région de Mons, il existait un journal satirique nommé « El Batia mourt sou » qui veut dire le bateau ivre…

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    1. LydiaB dit :

      Pas mon truc non plus mais là, oui.

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      1. belette2911 dit :

        Allez, j’ai les fleurs du mal qui m’attendent un de ces 4.

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        1. LydiaB dit :

          Mais pas tout d’un coup, hein !

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  3. Mind The Gap dit :

    Comme tu lesais, je suis herméyique à la poésie, enfin celle-ci. Par contre, j’aimerais en savoir plus sur sa vie, notamment la fin de sa très courte vie : était-il vraiment devenu un commerçant en Afrique, voire un trafiquant et continuait-il à écrire ou pas?

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    1. LydiaB dit :

      Apparemment, il faisait effectivement du commerce en Afrique et était devenu trafiquant d’armes. Il me semble qu’il continuait à écrire mais c’est à vérifier.

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      1. Mind The Gap dit :

        C’est lethème (enfin l’un des thèmes ) de Danser avec les ombres de Sigolène Vinson, une auteur que j’adore et dont une chroniqur sur un autre de ses livres paraitra demain sur mon blog !

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        1. LydiaB dit :

          J’ai hâte de la lire !

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