Livre lu en 2011
Quatrième de couverture :
1970. Jude R. traverse les États-Unis d’Est en Ouest. Poursuivi par la haine d’individus vengeurs, il rencontre Lipi, une gamine de quinze ans aussi perdue que lui, ombrageuse et torturée, surnommée « la main d’or » pour sa chance insolente au poker. Commence alors une violente course-poursuite. Partout où le couple improbable passe, il laisse des morts derrière lui… Lipi s’attache malgré tout à ce drôle de personnage qu’est Jude R. alors même que la violence qui sommeillait en lui ne cesse de grandir…
Une épopée violente et noire campée avec brio par un jeune auteur, Shaké Mouradian, qui nous livre son premier roman.
Mon avis :
Une petite bouffée d’oxygène entre deux bouquins théoriques… Ce livre, que l’on peut comparer, sur le plan cinématographique, à un road-movie, reprend quelques thèmes du genre. Non sans faire penser à Bonnie and Clyde – la référence est, par ailleurs, citée vers la fin du livre -, ce couple terrible formé par Lipi et Jude nous fait voyager sans se déplacer. Couple terrible disais-je, couple improbable également car couple formé par obligation. De ce fait, il ne manquera pas d’y avoir quelques heurts entre ces deux personnages au caractère bien trempé. Et si je mets le terme caractère au singulier, c’est parce qu’ils ont le même.
Cette gamine de quinze ans s’avère être d’une maturité hors norme et s’éprend de ce cow-boy solitaire à tel point qu’elle sera capable d’en arriver à l’extrême pour lui : tuer. Jude, quant à lui, est poursuivi par une petite frappe, Leroy qui veut faire payer au fils la trahison de son père, James Earl Ray : l’assassinat de Martin Luther King. Il veut également venger ce père dont il n’a découvert l’existence que lorsqu’il était en prison.
Le couple sème la mort sur son passage, volontairement ou non.
On peut le voir – et ce livre m’a donné envie de pousser les recherches – l’auteur a des références culturelles sérieuses. Elle met en scène un personnage qui a bel et bien existé (James Earl Ray) et en profite pour faire de cette histoire sa trame. Le scénario est bien mené, bien ficelé, les rebondissements nombreux. Pour un premier roman, c’est un coup de maître. D’autres références apparaissent : les road-movies, le Ku-Klux-Kan, Sammy Davis Junior… On se délecte de cette littérature qui allie une facture classique à une certaine originalité.
Pour aller plus loin, on peut également souligner la dénonciation du racisme, dénonciation tout en finesse et en profondeur qui interpelle tout de même le lecteur et l’amène à réfléchir pour aller au-delà d’un livre vraiment plaisant.
Extrait :
On ne pénètre pas dans Red River sans y avoir été invité. La plupart le savent.
Il arrive cependant que de jeunes fous s’y risquent, sans même s’être annoncés. Par exemple Ted McCoy. Il y a de ça peu de temps, ce mauvais garçon est entré dans la ville sans avoir prononcé le mot de passe. Deux mecs à l’entrée, deux tronches de cow-boys juchés sur une paire de canassons malingres, l’avaient attaché à l’aide d’un lasso, et donné en apéritif aux poissons, plutôt voraces, de l’étang. On ne rigole pas à Red River.
« Que tu sois badaud ou vieille canaille, sois le bienvenu, Red River t’accueille. »
Tel est le laissez-passer et le credo de la ville. Un peu démodé, certes, mais c’est ce qui lui donne son cachet.
Ce livre à dû te marquer pour t’en souvenir ainsi 8 ans après !
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Ce sont d’anciennes fiches que je reprends. Ma mémoire m’aurait fait défaut sinon ! 😉
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comme j’adore les romans américains, je sens que celui-ci va me plaire !
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Il devrait ! 😉
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♫ Hey Jude ♪…
Ouille, elle remonte à loin, cette lecture ! Mais voilà un roman qui me tente à fond ! Faudra que je passe chez mon dealer de vieux livres 😉
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Un mojito pour aller avec cette lecture ?
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Je ne dis pas non, ça ferait du bien à ma gorge, tiens… Aboule-le rhum !
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Mince, je crois que je me suis avancée ! Le mojito contient de la menthe en feuilles !
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Aie, vade retro la menthe lyophilisée et même pas fraîche !
Bon, j’irai voir dans les bars aux alentours pour voir leur carte des mojitos ! 😉
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J’étais pourtant sûre d’avoir la menthe fraîche en stock. Mais non, elle était bien lyophilisée ! Désolée ! 😞
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Tant pis pour moi ! Bon, entre nous, ce n’est pas non plus comme si je n’avais rien à lire…. 😆
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Je vais quand même essayer de te le trouver !
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Comme j’essaie de trouver pour toi, mais ça ne veut pas viendre !
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Tout vient à point… 😉
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À qui sait attendre ! Mais là, quand on les trouvera, on aura de la barbe ! mdr
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PTDR !!!
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pourquoi pas? J’aime bien quand l’auteur a fait des recherches, sur lesquelles il construit son livre…
en ce moment je lis un roman excellent mais très dur (de la « naissance » du nazisme en Lettonie, holocauste, puis le partage RFA RDA espionnage, URSS…
La Fabrique des Salauds » de Chris Kraus : un pavé que je lis lentement car il secoue, donc j’alterne avec d’autres plus légers. 🙂
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Tu as bien raison. Je me note ton pavé !
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