Sur les traces de Jean-Pierre Françon – Olivier Faure

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Quatrième de couverture :

S’inscrivant dans la droite ligne d’illustres précurseurs de la microhistoire tels qu’Alain Corbin et Giovanni Levi, Olivier Faure réussit le tour de force de tracer l’étonnant parcours d’un inconnu, modeste officier de santé dans la région de Tarare (non loin de Lyon) au début du XIXe siècle. Issu d’un milieu modeste du Jura et sans culture, Jean-Pierre Françon, épicier et dentiste ambulant, n’avait en effet rien pour réussir. Néanmoins, marié à la fille d’une puissante famille, il se mit à pratiquer avec succès la médecine sans l’avoir étudiée. Condamné pour exercice illégal, il obtint un diplôme par des manoeuvres dilatoires et reçut même une autorisation ministérielle pour exercer dans les Monts de Tarare où son diplôme n’était pas valable. Bien que critiqué par les docteurs du lieu, il sut séduire une clientèle nombreuse et fidèle qui lui permit d’atteindre les frontières de la richesse (20 000 francs à sa mort précoce, à 51 ans) et de la notabilité (il fut deux fois conseiller municipal et chirurgien de la Garde nationale). 

Plus qu’un simple récit factuel, cet ouvrage qui se lit comme un roman du XIXe siècle nous fait rentrer dans les arcanes d’un parcours à la fois banal et exceptionnel.

Mon avis :

J’avais coché ce livre lors de l’opération Masse Critique sur Babelio (dont je remercie l’équipe) parce que la médecine m’a toujours intéressée. De plus, les dernières phrases de la quatrième de couverture m’avaient convaincue. J’apprécie particulièrement les livres d’étude se lisant comme des romans.

Je suis entrée ainsi peu à peu dans la vie de cet officier de santé hors du commun qui exerçait sans avoir de diplômes. Etait-il un escroc ? Chacun se fera son idée mais en tous les cas, on peut dire qu’il était rusé et devait avoir un certain charisme pour oser se présenter devant un maire, arguer qu’il était dentiste, qu’il avait oublié sa patente afin d’obtenir un certificat pour exercer la chirurgie. Je ne suis pas certaine que les patients aient apprécié… d’autant plus que le texte précise que : « Dénué de formation officielle, peut-être marqué par son expérience de dentiste qui l’amenait à agir vite, Françon n’hésitait pas à employer des moyens sanglants et à pratiquer une médecine héroïque loin de la médecine expectante plutôt en vogue dans les milieux académiques ». (P55) Charmant, non ? Et personne n’a porté plainte ? me demanderez-vous. Vous imaginez bien qu’un homme aussi stratège avait tout prévu !

J’ai vraiment aimé ce livre car on entre par la petite porte dans l’intimité d’un homme qui n’a pas forcément marqué la conscience collective mais qui nous permet de nous immiscer dans un contexte historique et sociétal que l’on ne connait pas forcément.

6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Eve-Yeshé dit :

    pourquoi pas en effet?
    je bloque un peu en ce moment sur la médecine(qui fut toute ma vie) mais depuis le COVID je reçois des newsletters de tous les sites auxquels j’étais abonnée avant (alors que je n’en avais gardé que 2 …
    Donc saturation temporaire… Mais je sais que j’y reviendrai 🙂

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    1. LydiaB dit :

      Oui mais là ce n’est pas pareil, c’est au XIXe siècle et c’est sur un homme qui a toujours rusé pour pouvoir exercé la médecine.

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      1. Eve-Yeshé dit :

        alors je retiens quand même …

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  2. belette2911 dit :

    Là, tu m’oublies aussi 😀

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    1. LydiaB dit :

      Bon, d’accord ! 😄

      J’aime

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